Le conflit entre le Maroc et l'Espagne ne concerne pas uniquement le gouvernement central, les communautés autonomes appellent à la normalisation. La rencontre entre les ministres des affaires étrangères marocain et espagnol, qui aura lieu fin septembre, continue de susciter la polémique autour de son ordre du jour. Le différend existant entre les gouvernements des deux pays sur les dossiers à traiter lors de cette rencontre est en train de devenir un conflit hispano-espagnol. Ainsi, les gouvernements autonomes espagnols exigent de plus en plus au gouvernement central d'inclure certains problèmes d'intérêt régional dans l'ordre du jour de ses futures négociations avec le Maroc. Dans une déclaration à la presse espagnole, le président de la communauté autonome d'Andalousie, Manuel Chaves, a appelé à la tenue de la réunion entre Benaïssa et Palacio dans les plus brefs délais. "Il y a urgence", affirme le président andalou. Car, "le retour des ambassadeurs respectifs à leurs postes est nécessaire pour la normalisation des relations qui est très importante pour l'Espagne surtout en ce qui concerne des sujets comme l'agriculture, la pêche ou l'immigration". Pour ce qui est du problème suscité autour de l'ordre du jour des négociations, Chaves affirme que ce problème existe, mais qu'il ne devrait pas continuer à l'être. "La solution est très simple : la réunion peut être tenue avec un ordre du jour ouvert", propose-t-il. Cette idée permettra, selon le responsable andalou, aux deux parties d'entamer les négociations sans préjugés. S'agissant de l'affaire de Sebta et Melillia, Manuel Chavez estime que l'Espagne devra, certes, maintenir sa position, mais sans que cela ne soit un obstacle à la rencontre des deux parties. Répondant à une question sur un éventuel déplacement au Maroc, le dirigeant socialiste et président de l'Andalousie a démenti toute information à ce sujet. "Cela ne veut pas dire qu'il n'y ait pas de contacts entre la Junta (gouvernement autonome d'Andalousie) et le gouvernement marocain en matière de coopération…la Junta essayera d'améliorer les relations entre l'Espagne et le Maroc", a-t-il annoncé. D'un autre côté, le président de l'autonomie de la Galicie, le Populaire Manuel Fraga, a appelé le gouvernement de Madrid à "œuvrer pour une solution diplomatique au conflit avec le Maroc pour éviter l'abus de ce dernier dans l'arrestation des bateaux de pêche en route pour le littoral mauritanien et qu'il accuse de pêche illégale". Fraga faisait allusion au chalutier "Viduido" que les autorités marocaines ont intercepté en action flagrante dans les eaux territoriales marocaines, il y a quelques semaines.