Les ministres des Affaires étrangères espagnol et algérien, Miguel Angel Moratinos et Abdelaziz Belkhadem, auront des entretiens, lundi au Maroc, avec leur homologue marocain, Mohamed Benaïssa. La question du Sahara sera certainement à l'ordre du jour. Le ballet diplomatique reprend entre Rabat, Madrid et Alger. En l'espace d'une semaine, la diplomatie espagnole compte s'activer à nouveau entre le Maroc et l'Algérie afin de continuer les efforts de médiation entamés par le gouvernement espagnol, le mois dernier. Ainsi, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, est attendu dimanche au Maroc où il devrait s'entretenir avec son homologue marocain, Mohamed Benaïssa, en marge d'un séminaire sur les relations euro-méditerranéennes. Le chef de la diplomatie espagnole devrait intervenir, lundi, lors de ce séminaire qui compte aussi sur la participation du ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelaziz Belkhadem. Selon l'agence espagnole EFE, qui cite des sources du ministère des Affaires étrangères à Madrid, le chef de la diplomatie espagnole saisira cette occasion pour discuter avec ses interlocuteurs des perspectives de la recherche d'un accord entre les parties sur le conflit du Sahara, après l'échec du plan Baker II. Ce qui entre dans le cadre de la politique du nouveau gouvernement espagnol visant à promouvoir une nouvelle dynamique dans les relations avec le Maghreb. Par ailleurs, la direction générale de communication extérieure du gouvernement espagnol a annoncé que le secrétaire d'État aux Affaires étrangères, Bernardino Leon, et la secrétaire d'État à la Coopération, Leire Pajín, préparent un voyage conjoint à Tindouf en Algérie. Une visite qui aura lieu la semaine prochaine. Rappelons que le secrétaire d'Etat, Bernardino Leon, s'était déjà déplacé à Tindouf, le 3 juin dernier. Ainsi, la semaine prochaine, les ministres des Affaires étrangères marocain, algérien et espagnol se réuniront au Maroc alors que les deux secrétaires d'Etat espagnols s'entretiendront, à Alger et à Tindouf, avec les responsables algériens et les dirigeants du Polisario. Ce qui signifie une intensification des échanges de points de vue sur la question du Sahara marocain. Rappelons que, depuis son arrivée à la tête du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero a redoublé les efforts pour chercher une solution au problème du Sahara avec l'idée de mettre fin à la ligne de "neutralité active" adoptée par son prédécesseur et promouvoir les contacts entre les parties concernées pour atteindre une solution qui soit entérinée par l'ONU et acceptée par ces parties. Le chef de la diplomatie espagnole avait expliqué que ces déplacements entre Madrid, Rabat, Alger et Tindouf "font partie du rôle actif que le gouvernement espagnol veut avoir dans la solution du conflit" du Sahara. "Notre objectif est de passer d'une diplomatie passive, qui a relégué pendant plus de 25 années les Sahraouis à une situation de réfugiés, à une solution du conflit", a-t-il expliqué. Il a ajouté que son gouvernement a maintenu plusieurs contacts avec le Maroc et l'Algérie, notamment lors des visites effectuées par le président du gouvernement espagnol à Casablanca, le 24 avril et à Alger le 14 juillet, pendant lesquelles la question du Sahara a été l'un des principaux sujets abordés. Rappelons qu'avec l'arrivée au pouvoir en Espagne du socialiste, José Luis Rodriguez Zapatero, le conflit artificiel provoqué autour de l'intégrité territoriale du Maroc est en train de s'acheminer vers une solution respectant la souveraineté du Royaume sur ses provinces du sud. La diplomatie espagnole s'active ainsi à rapprocher les points de vue des parties autour d'une nouvelle voie de solution basée sur un plan élaboré par le président Zapatero. Il s'agit d'un plan de règlement basé sur la légalité internationale, la légitimité populaire et le parrainage des pays de la région. Un plan qui consiste à doter le Sahara d'une autonomie élargie sous la souveraineté marocaine. Madrid propose que cette autonomie soit le résultat d'un pacte négocié entre le Maroc et le Polisario puis entérinée par l'ONU avant d'être soumise au référendum des Sahraouis.