Accusé par deux journaux de la place d'avoir touché des pots de vin des deux internationaux marocains, Othmane El Assass et Bouchaib El Mbarki, l'ex-entraîneur de l'équipe nationale olympique, compte intenter une action en justice contre les deux organes de presse. L'ex-entraîneur de l'équipe nationale olympique, Mustapha Madih, toujours sous contrat avec la Fédération royale marocain de football jusqu'au 20 octobre, compte entamer une poursuite judiciaire contre deux journaux de la place. Et pour cause : les deux organes l'auraient accusé d'avoir touché des pots de vin des deux internationaux marocains qui évoluent dans les championnats du Golf, à savoir Othmane El Assass et Bouchaib El Mbarki, pour les faire figurer sur la liste des joueurs qui ont fait le voyage à Athènes. Contacté par «Aujourd'hui Le Maroc», Madih a nié toutes ces accusations et les a qualifiées de gratuites. «Je n'ai jamais pensé à faire cela et je ne le ferai jamais. S'il y a des critiques à faire c'est au niveau sportif, mais aller jusqu'à m'accuser d'avoir reçu de l'argent, c'est grave», a déclaré ce dernier, qui n'a pas encore digéré toutes ces inculpations. Pour l'ex-sélectionneur olympique, la meilleure réponse, il faut aller la chercher chez les deux joueurs. «Vous n'avez qu'à demander aux joueurs et ils vous diront la vérité. Ce dont on m'a accusé porte atteinte à mon image. Je ne sais pas qui est derrière tout cela. Mais c'est un mal de plus. Ça fait vraiment rire», a tenu à préciser celui-ci, visiblement, très touché par ces accusations. C'est le deuxième coup dur pour Madih depuis son retour des Jeux Olympiques d'Athènes, où il n'a pas pu remplir son contrat-objectif, à savoir atteindre les demi-finales du tournoi, puisque les Lionceaux ont été éliminés dès le premier tour. Déroute qui a coûté cher à Madih puisqu'il a été remercié, mais par voie postale s'il vous plaît, sans aucune explication. Indigne, surtout, quand cela vient d'une instance comme le bureau fédéral, dont le secrétaire général n'est autre que le porteur du projet de professionnalisation du football national, Ahmed Ammor. Chose que Madih n'a pas appréciée. Lui qui voulait que le divorce soit fait de manière professionnelle. Selon ce dernier, ce qui l'a le plus vexé dans tout cela c'est son limogeage sans la moindre reconnaissance. Lui qui, et il faut le dire, a bâti une équipe forte et compétitive qui a fait montre de beaucoup de talent dans les grands rendez-vous internationaux, notamment les jeux de la francophonie qui se sont déroulés au Canada. Le comble dans tout cela, c'est qu'au jour d'aujourd'hui, Madih n'a été contacté par aucun responsable de la fédération. «Même pas un coup de fil. Vous imaginez», ajoute-t-il, avec amertume. Réaction normale de la part d'un cadre national qui n'a pas pu accuser le coup, surtout que ce n'est pas la première fois que cela arrive au Maroc. Bien avant lui, un autre entraîneur a connu le même sort. Il s'agit de Saïd Al Khaider, juste après le retour du onze national olympique des Jeux Olympiques de Sydney en 2000. C'est comme ça que nos dirigeants rendent un hommage aux entraîneurs nationaux. Car à voir les conditions dans lesquelles Madih a été limogé, force est de constater qu'elles n'ont rien à avoir avec celles qui ont précédé le divorce du bureau fédéral avec l'entraîneur portugais Humberto Coelho, l'homme au salaire de 500 000 DH. Pourquoi ce comportement vis-à-vis de Madih ? Personne ne le sait. Objectif raté, diront certains. Peu convaincant, diront d'autres. Mais une chose est sûre, c'est qu'il y a une autre raison d'ordre financière, à savoir les 120 000 DH que touche Madih, en plus des primes des joueurs, véritable casse-tête pour la FRMF. En se séparant de Madih, la fédération a frappé d'une pierre deux coups : se débarrasser de l'entraîneur et serrer la ceinture en attendant la désignation de son successeur.