La pratique sportive est une immunité contre la délinquance, mais elle est devenue aussi une source de revenu substantiel et un moyen de promotion sociale. Encore faut-il que nos gouvernants, qu'ils soient ministres ou députés, sortent de leur léthargie sportive pour le développer. Quand l'image montrant le recordman Brahim Boulami devant le chronomètre qu'il a dompté à Zurich, a fait le tour du monde, c'est le cœur de tous les jeunes Marocains qui a vibré à l'unisson. L'émulation ne pouvait qu'être à son paroxysme chez les athlètes en herbes et surtout les enfants qui rêvent de devenir un jour des champions. Avant Boulami, les exploits de Nawal Moutawakkil et de Said Aouita sont devenus une référence d'intégration et de promotion sociale. Depuis, l'athlétisme a donné de grandes stars qui ont brillé de mille feux dans les compétitions mondiales les plus huppées. La médiatisation des jeux olympiques, des championnats du monde et des meetings, a donné des ailes aux jeunes pour suivre les traces de leur idole. Partout dans le monde, le sport est considéré comme un facteur de développement humain mais aussi économique et social. Ne dit-on pas chez nous que l'esprit sain se trouve dans le corps sain ?Non seulement la pratique sportive immunise contre la délinquance, mais elle est devenue une source de revenue substantielle et une échelle précieuse de réussite sociale. Outre les athlètes, beaucoup footballeurs et les tennismen marocains ont percé sous les cieux du professionnalisme pour devenir des stars à part entière. Ce faisant leurs exploits se répercute positivement sur l'image de notre pays qui s'est retrouvé depuis les années quatre-vingt parmi les puissances de l'athlétisme mondial. Le football a aussi fait ses preuves dans les coupes du monde notamment celle de Mexico 86, tout comme le tennis avec les trois mousquetaires marocains : Aynaoui, Arazi et Alami. Tous les champions précités dans ces différentes disciplines ont grimpé les hautes marches de la gloire jusqu'à devenir un jour ministre comme le fut Nawal Moutawakkil. C'est dire que le sport peut mener à tout, surtout dans un pays où le souverain s'y implique fortement en encourageant d'une manière directe et perspicace les sportifs de haut niveau. SM le roi Mohammed VI qui est un sportif aguerri dans plusieurs disciplines, a depuis son enfance, suivi de très près toutes les manifestations sportives qui se déroulent dans notre pays. Les Marocains gardent du souverain, alors prince héritier, deux images indélébiles qui démontrent l'importance qu'il donne au sport et aux sportifs. La première concerne son sport favori, celui du peuple, en l'occurrence le football quand il soutenait l'équipe nationale en s'assoyant sur le banc de touche. La deuxième remonte à l'année 1984 quand il a honoré les médaillés d'or de Los Angeles en faisant avec eux un tour d'honneur à travers les artères de Casablanca en compagnie de la princesse Lalla Meryeme. Une image très forte en symbole et en signification à même de pousser les jeunes Marocains à s'adonner au sport qui constitue la meilleure éducation de l'esprit et du corps. Depuis son intronisation, SM le roi Mohammed VI a multiplié lmes gestes envers les sportifs en les encourageant et en les recevant en audience. Le souverain n'a jamais raté une occasion où un sportif marocain s'est distingué pour être le premier à le féliciter comme il l'a fait la semaine dernière avec Brahim Boulami. Mais les actions royales envers le sport et les sportifs vont encore plus loin en prônant et inaugurant la construction des stades et en cautionnant la candidature du Maroc à la coupe du monde. Ce faisant le souverain est en train de révolutionner la politique sportive de notre pays qui a longtemps souffert d'un laisser-aller décourageant. La politique des maquettes que brandissent à chaque occasion des décideurs sportifs en mal de gloire, n'a plus raison d'être. Le sport est devenue une industrie pour que le gouvernement continue à l'ignorer en allouant moins d'un pour cent de son budget au département de tutelle. La dérision est poussée jusqu'à l'effronterie quand on sait que nos députés n'accordent que peu d'intérêt aux questions sportives dans leurs débats. C'est à cette carence budgétaire et cette insouciance des parlementaires qu'il faut pallier lors de la prochaine législature pour que le sport s'ouvre sur une ère nouvelle.