Le réalisateur anglais Ridley Scott a donné une conférence de presse, samedi 4 octobre 2003 à Marrakech. Il a confirmé le tournage d'un film historique qui débute en janvier 2004 au Maroc. C'est le troisième long-métrage de ce réalisateur dont les prises de vue auront pour décor les paysages du Royaume. Ridley Scott a confirmé le tournage de son prochain long-métrage au Maroc. Intitulé «Le Royaume du Paradis», ce film, dont les événements se déroulent au 12ème siècle, traite des Croisades. Ridley Scott n'a pas toutefois choisi une tranche sanglante dans trois siècles de Croisades. Il s'est attaché à la période pacifique dans les batailles qui ont opposé, au nom de la religion, les Chrétiens aux Musulmans. Celle où a régné Saladin et le roi chrétien, dit le Lépreux. Ridley Scott a expliqué sa fascination pour les liens qui ont plus uni qu'opposé ces deux hommes. «Ils n'ont pas fait la guerre, alors que tout les portait à se déchirer». Le cinéaste anglais a expliqué ensuite la façon dont il a conçu son film historique. «Je l'ai réfléchi en trois actes. Tous les films forts sont construits en trois actes». Il a ajouté que le plus clair des événements se déroulent à Jérusalem, ville à laquelle il a gardé ce nom au lieu de l'appellation chrétienne de l'époque : «ville sainte». Quant au choix du thème du «Royaume du Paradis», Ridley Scott a précisé que le sujet du film ne doit rien à une certaine image de l'Islam qui fait l'actualité des médias depuis le 11 septembre. «Le sujet me hante, me préoccupe, m'habite depuis au moins 20 ans. Les événements tragiques qui agitent nos sociétés n'ont en rien dicté le choix de ce long-métrage». Ridley Scott a insisté ensuite sur sa relation très particulière avec le Maroc. Après «Gladiator» et la «La chute du faucon noir», «Le Royaume du Paradis» est le troisième long-métrage dont les prises de vue auront lieu au pays. Il a précisé que les paysages ne sont pas l'unique explication de son attrait pour le Royaume. «Les paysages du Maroc, je peux les trouver dans des pays comme la Tunisie, l'Egypte ou la Jordanie». Ce qui intéresse le cinéaste anglais, se situe au-delà de la seule géographie diversifiée du Maroc. C'est le respect mutuel avec ses partenaires marocains. «Une parole donnée est une parole tenue», a-t-il déclaré. Ce cinéaste, connu pour être très peu complaisant, a même fait l'éloge des équipes de professionnels marocains qui participent aux tournages de ses films. «De ce point de vue, le Maroc offre bien plus d'avantages que les autres pays», a-t-il dit. Le Maroc est toutefois avantageux aux réalisateurs étrangers seulement pour les tournages de scènes extérieures. Car en ce qui concerne les prises de vue dans des studios, la concurrence est devenue très dure, selon Ridley Scott. Un pays comme le Canada est devenu une plate-forme importante parce qu'il offre des avantages fiscaux. «Prague est en train de monter en puissance», a-t-il ajouté. «Si le Maroc offrait les mêmes conditions de travail dans des studios que ces pays, peut-être que les cinéastes étrangers seraient plus nombreux à venir ici». Ridley Scott a conclu sa conférence de presse en précisant la méthode selon laquelle il travaille. Le tournage n'est rien pour ce cinéaste. C'est le scénario qui lui donne du fil à retordre. Le scénario requiert une préparation préalable importante. «Quand je suis satisfait de mon scénario et des schémas préparatoires, le tournage est tracé. Le film existe déjà».