Mardi 14 septembre, la Cour d'appel de Casablanca entamera l'examen du dossier d'un père incestueux qui obligeait sa fille à partager le même lit avec lui. Dans le même temps, son épouse aménageait sa demeure en lieu de débauche et entretenait une relation adultère. Dans un état pitoyable, elle était, en ce jour du mois d'avril 2004, devant le bureau de la section judiciaire de la PJ de Casablanca-Anfa, attendant qu'elle soit sollicitée à y entrer. Son frère, qui l'a accompagnait, lui chuchotait des paroles en essayant de ne pas attirer l'attention. Que lui disait-il ? Elle s'est contentée de baisser la tête, n'arrivant visiblement pas à le regarder dans les yeux. Et ce, certainement parce qu'elle avait honte de ce qui lui est arrivé. Toutefois, son frère l'exhorte à cracher le morceau et mettre ainsi fin à son calvaire. “Moi non plus, je ne supporte plus de voir ce que tu endures sans réagir“, lui dit-il d'un ton dur. Cette fois, elle l'a regardé dans les yeux, avant de fondre en larmes. Quand l'officier de police, qui s'occupait d'un mis en cause a remarqué qu'elle pleurait, il l'a invitée à entrer. Suivie de son frère, elle a accédé au bureau et s'est assise sur une chaise sans lever les yeux. L'officier lui a demandé la raison de ses larmes. Son frère ne lui a pas laissé le temps de répondre pour affirmer qu'elle a été violée à maintes reprises par son propre père. L'officier lui a demandé de lui relater toute l'histoire et il s'est installé devant sa machine à écrire pour commencer à établir un procès-verbal. “Mon père a commencé à me violer depuis plus d'une année“, commence-t-elle. Elle était à son seizième printemps quand elle a été sollicitée par son père de coucher avec lui dans le même lit. Elle a refusé au début. Seulement, il l'a obligée sous la menace.“Si tu ne couches pas avec moi, je te tue“, l'a-t-il menacée. Craignant d'être violentée, elle a couché avec lui la première nuit. Depuis, il n'a cessé de la solliciter devant tout le monde. Et personne n'a osé s'élever contre ce comportement indigne. Sa cruauté et sa méchanceté les empêchaient de lui adresser le moindre mot. En conséquence, il se permettait, sans vergogne, de partager le même lit avec sa fille qu'il a déflorée. Son frère a confirmé ses déclarations : “Mon père n'hésitait pas à la conduire, devant nos yeux, vers sa chambre pour qu'elle couche avec lui“. Et la mère ? Elle ne lui reprochait rien et ne se mêlait pas de ce qu'il perpétrait. Pourquoi ? N'est-elle pas sa fille ? Pourquoi ne réagissait-elle pas ? La sœur et le frère ont gardé le mutisme, comme s'ils n'avaient pas de réponse. Les éléments de la section judiciaire se sont dépêchés vers la demeure des parents de la plaignante. Une fois la porte ouverte, la plaignante a surpris sa mère sur le même lit avec un homme qu'elle ne connaissait pas. Qui est-il ? C'est son amant. En attendant le retour du père, les enquêteurs ont arrêté la mère et l'amant. Quelques minutes plus tard, le père a été surpris de voir son épouse arrêtée en compagnie d'un homme. Il s'est révolté en criant et en insultant son épouse et son amant. Les policiers ont conduit tout ce beau monde au commissariat. Et là, ils ont assommé le père en l'informant de l'accusation que lui ont portée sa fille et son fils. “Je suis innocent… C'est un coup monté entre eux et leur mère“, a-t-il déclaré à la police. Qui a raison et qui a tort ? les enquêteurs ont convoqué l'employée de maison qui travaille chez eux. “ D'abord, la maison est aménagée pour la débauche“, affirme celle-ci, précisant que son employeuse est une proxénète et prostituée au vu et au su de son mari. Elle a ajouté qu'effectivement, le mari de son employeuse couchait avec sa propre fille. “Je les ai surpris à maintes reprises “, a-t-elle affirmé. Ce témoignage à charge a permis aux enquêteurs de se convaincre de la culpabilité du père incestueux et le conduire devant la Cour d'appel de Casablanca. La mère et son amant ont été traduits devant le tribunal de première instance de Casablanca-Anfa.