Relâché après avoir purgé une peine de 14 ans de réclusion criminelle pour avoir tué son épouse, un quinquagénaire, a été condamné, dernièrement à El Jadida, à la perpétuité après avoir abusé de sa fille et l'avoir tuée. La Chambre criminelle près la Cour d'appel d'El Jadida. La salle d'audience était bondée d'assistance ce mardi 27 avril 2004. Elle ne s'intéressait pas aux affaires de vols qualifiés et de viols programmées pour l'audience de ce jour. L'attention fut focalisée sur une affaire exceptionnelle et exclusive. Tout le monde attendait que le président de la Cour appelle un homme, un quinquagénaire, aux bancs des accusés, un peu plus loin des autres mis en cause. Il n'osait pas lever son visage en direction de la Cour ou vers l'assistance. Une fois, il a entendu le président de la Cour appelant Omar, il s'est levé de sa place. Âgé de 50 ans et père de trois enfants, il a avancé de quelques pas vers le box des accusés. “As-tu des antécédents judiciaires ?“, lui a demandé le président de la Cour qui feuilletait le dossier. Il a répondu affirmativement. Il avait la trentaine quand il a été arrêté la première fois. Son crime n'était pas ordinaire. Il avait tué la mère de ses trois enfants. Pourquoi ? Il soupçonnait qu'elle entretenait une relation amoureuse avec une autre personne. Bref, elle le trompait, avançait-il. Il a été châtié par vingt ans de réclusion criminelle. Au bout de quatorze ans, il a été relâché après avoir bénéficié de la grâce royale. La situation était très dure pour lui. Il était évité par tout le monde, par sa famille, ses amis et ses proches. Ses trois enfants également ont refusé de vivre avec lui. Seulement, il a supplié sa fille aînée de vivre avec lui pour l'aider et prendre soin de lui. Après plusieurs hésitations, elle a enfin obtempéré. Elle n'a pas pu supporter de le voir seul. Elle l'a rejoint. Au fil des jours, il lui a proposé de lui chercher une femme pour l'épouser. Il ne pouvait plus vivre sans femme. Sa fille a fait son possible pour arriver à lui trouver une épouse. Mais en vain. Qui souhaiterait se marier avec un homme qui a déjà tué sa première épouse ? Personne. Sa fille a regretté cette situation. Certes, il s'est énervé, mais sa fille est arrivée à le calmer, à lui expliquer que la société ne pardonne pas celui qui a commis un crime. Au fil des jours, il s'est trouvé sur le même lit avec sa fille contre son gré. La menace et la torture l'ont obligée à céder. Depuis, il recourt à elle à chaque fois qu'il en éprouvait le besoin. Au fil du temps, la fille s'est habituée à lui au point qu'elle a cessé de protester et ne résistait plus. Ils vivaient comme des mariés. Quelques mois plus tard, la fille a commencé à être dégoûtée de la compagnie de son père, à manifester son refus arguant qu'ils entretiennent des relations illicites, à tenter de l'éviter de temps en temps. Mais en vain . Le père ne pensait qu'à ses besoins bestiaux pour abuser d'elle sous la torture. D'un jour à l'autre, une idée satanique a commencé à germer dans sa tête. “Elle pourrait avoir une relation avec un jeune garçon“ estime-t-il. A ce moment, il lui a demandé de l'accompagner au mausolée Moulay Brahim à Marrakech. Après y avoir passé quelques jours, ils ont rejoint Settat où il a acheté une barre en fer. Et ils sont retournés enfin à El Jadida. Il a attendu que sa fille refuse une fois de céder pour lui asséner des coups de barre jusqu'à sa mort. Il a tout raconté devant la Cour. Son avocat, désigné dans le cadre de l'assistance judiciaire n'avait pas d'arguments pour plaider non coupable. Il s'est contenté de réclamer le bénéfice des circonstances atténuantes. Au contraire, le représentant du ministère public a requis la peine maximale contre lui, à savoir la peine de mort. Après les délibérations, la Cour l'a condamné à la peine perpétuelle.