Après avoir quitté l'USFP, Noubir Amaoui et ses proches collaborateurs ont créé leur parti : le congrès national ittihadi. Une première… Le congrès national Ittihadi (CNI) est venu au jour après la scission qu'a connue l'USFP lors de son sixième congrès. Des assises au cours desquelles le groupe cédétiste de Noubir Amaoui avait quitté la salle juste après le début des travaux. Le syndicaliste rebelle et son groupe de contestataires de la CDTsont partis organiser leur congrès dans un nouveau parti. C'est la première fois dans l'histoire politique marocaine qu'un syndicat génère un parti alors que l'usage a toujours fait que c'est le parti qui enfante un syndicat. Commandité par le rebelle Noubir Amaoui, le congrès national Ittihadi est dirigé par son adjoint dans la CDT, Abdelamajid Bouzoubaa. Ce faisant, les militants de ce parti ont été recrutés dans les rangs de la CDT parmi ceux qui sont restés fidèles à leur leader maximo. Il fallait s'y attendre, le CNI est un parti d'opposition inné puisqu'il a scissionné avec l'USFP qui siège dans le gouvernement. Sauf que son opposition s'est avérée viscérale après que les frères socialistes aient coupé tous les ponts et éliminé tout esprit de concessions. Il n'y a même pas eu de round d'observation puisque Noubir Amaoui a commencé à tirer sur ses anciens camarades sans la moindre sommation. Son coéquipier, le secrétaire général du CNI, Abdelmajid Bouzoubaa, a lui aussi ouvert les hostilités avec une véhémence qui ne lui est pas coutumière. Le docteur s'est même défoulé avec une extrême sévérité sur le premier secrétaire de l'USFP, Abderrahmane Youssoufi lors d'un meeting à Mohammedia. La guerre est déclarée. Les dirigeants du Congrès national ittihadi passeront aux actes avec autant de virulence. Leur arme principal étant la centrale syndicale, la CDT, ils vont en user et abuser à satiété. Ils vont provoquer des grèves répétitives dans plusieurs secteurs, voire une grève générale, même si ces débrayages avaient beaucoup plus un goût politique que revendicatif. Personne ne saura jamais le taux de réussite de ces grèves car les chiffres de la CDT contrastent avec ceux du gouvernement. Ce qui est normal dans un pays où les statistiques varient selon le camp où l'on se trouve. En tous les cas, la popularité du parti du congrès national ittihadi ne sera connue qu'au soir des élections législatives. À ce moment, personne ne sera bernée par un quelconque leurre de vérité.