Quatre heures. La réunion du chef de gouvernement avec les syndicats les plus représentatifs a duré quatre heures avec la participation de plusieurs membres de l'Exécutif. Miloudi Moukharik, secrétaire général de l'Union marocaine du travail, a affirmé que le mouvement syndical a obtenu du gouvernement l'examen des dix points contenus dans le dossier revendicatif des syndicats. Selon le numéro un de l'UMT, les partenaires sociaux ont décidé à l'issue de leur réunion de créer quatre commissions tripartites composées du gouvernement, du patronat et des syndicats. «La première commission sera chargée de la réforme de la Caisse marocaine des retraites. La deuxième commission travaillera sur les salaires et l'amélioration des revenus alors que la troisième traitera des libertés syndicales et de l'application des lois sociales. Enfin, la dernière commission est chargée des négociations sectorielles», explique Moukharik. Et de poursuivre : «Nous avons convenu avec le gouvernement que chacune de ces commissions sera présidée par un ministre. Les travaux des 4 commissions doivent démarrer dès la semaine prochaine alors que des réunions intermédiaires entre les SG des syndicats et le chef de gouvernement auront également lieu pour faire le point. Le but est de parvenir à un accord définitif avec des résultats concrets à la fin de ce mois». Dans les détails, gouvernement et syndicats se sont mis d'accord pour que la première commission examine les trois plates-formes de réforme de la CMR, à savoir celle du gouvernement, l'avis consultatif du CESE (Conseil économique, social et environnemental) ainsi que la vision des syndicats. La deuxième commission doit étudier la possibilité d'augmenter les salaires ainsi que l'amélioration des revenus à travers la baisse de l'IR. Il sera également question de la revalorisation des allocations sociales. Pour sa part, la troisième commission traitera des libertés syndicales. Les syndicats espèrent pousser le gouvernement vers l'abrogation de l'article 288 du code pénal ainsi que la mise en œuvre des conventions internationales. «Nous espérons qu'à la fin de ce mois nous allons parvenir à un accord similaire à celui signé en 2004 avec le gouvernement Jettou ainsi que l'accord de 2011 avec le cabinet de Abbas El Fassi», déclare le secrétaire général de l'UMT qui affirme avoir protesté énergiquement auprès du chef de gouvernement contre l'exclusion du mouvement syndical des concertations sur le projet de loi organique relatif aux régions. «Nous allons continuer à protester puisque le projet de loi qui sera soumis au Parlement a éliminé la représentation syndicale de la composition du conseil régional alors que ce fut l'un des acquis dans la loi en vigueur actuellement dans notre pays», conclut Moukharik. Pour rappel, ce nouveau round du dialogue social a connu la participation de Mohamed Hassad, ministre de l'intérieur, Mohamed Boussaid, ministre de l'économie et des finances, Abdeslam Seddiki, ministre de l'emploi et des affaires sociales, Idriss Azami, ministre délégué chargé du budget, et Mohamed Moubdii, ministre délégué chargé de la fonction publique et de la modernisation de l'administration. A noter enfin que le chef de gouvernement devait se réunir en fin de la journée d'hier avec le représentants de l'UGTM et la branche FDT dirigée par Fatihi.