La fausse affaire du «comité des officiers libres», s'inscrit dans le sillage du fameux épisode de l'îlot marocain de Leïla occupé par les troupes espagnoles. Le communiqué d'un prétendu groupe d'“officiers libres”, réclamant la mise à l'écart d'un certain nombre d'officiers supérieurs marocains est paru pour la première fois dans le quotidien espagnol EL Pais. L'agence France-Presse a pris le relais deux jours plus tard, ainsi que le quotidien français «Le Monde». En fait, et les choses ont fini par s'éclaircir avec le temps, il ne s'agissait que d'une opération «secrète» élaborée par les services de renseignements espagnols du temps de José Maria Aznar, l'homme qui se voulait le Croisé de l'Europe aux frontières de la «barbarie». D'ailleurs la stratégie mise sur pied par les services espagnols pour déstabiliser le Royaume faisait partie de la politique prônée par le gouvernement Aznar envers notre pays. En témoignent les différentes manigances du voisin septentrional en ce qui concerne le dossier du Sahara marocain. Tout en déclarant qu'elle soutenait les résolutions de l'ONU, l'Espagne, du temps d'Aznar, manigançait sans arrêt des tentatives de déstabilisation du Maroc. Le gouvernement espagnol précédent a longuement cherché à remettre en cause tous les éléments nouveaux de la position de l'ONU sur le Sahara depuis 1997. Et particulièrement la résolution 1359 du 29 juin 2001 du Conseil de sécurité. Mais le summum de l'intox est sans aucun doute le fameux «mouvement d'officiers libres» fabriqué de toutes pièces par les services madrilènes avec comme plaque tournante, un petit lieutenant en mal d'existence. L'officier Issou, s'est retrouvé au cœur d'une affaire qui le dépassait de par sa position en bas de l'hiérarchie militaire. En rencontrant des agents des services de renseignements espagnols, le seul souhait du jeune lieutenant dépassé par les événements était la perspective d'obtenir la nationalité espagnole. C'est ainsi que se résumaient les revendications d'un comité d'officiers librement fictif. Du coup, les services le manipulaient comme une marionnette. Le soi-disant communiqué émis par le «Mouvement» n'était même pas signé. Ce qui n'a pas empêché la presse espagnole de monter en épingle cette grossière affaire. Mais les services concernés jouaient probablement sur la composante du temps. C'est certainement pour cette raison que les instigateurs de la manip ne s'étaient pas souciés des questions qui allaient être posées à propos de l'existence des officiers constituant « le comité d'action», ni du circuit que ces derniers ont emprunté pour atterrir au cœur de la presse espagnole. Quoi de plus facile pour des barbouzes que de manipuler un jeune lieutenant, originaire de Tétouan, marié de surcroît à une jeune femme qui a la nationalité espagnole ? Cela va sans signaler que les principales unités de contre-espionnage, en Espagne, ont été formées pour s'occuper spécialement du Maroc. Sur le site officiel des services espagnols, on apprend dans le préambule qui marque le passage du CESID au CNI, que les efforts ont été concentrés sur l'Afrique du Nord et sur la sécurité de Sebta et Melilia.