La presse arabe du Golfe tourne en dérision la conférence internationale sur le Proche-Orient qu'Ariel Sharon a demandé aux Etats-Unis d'organiser, sans Yasser Arafat. Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a proposé dimanche, aux Etats-Unis d'organiser une conférence sans la participation du président Yasser Arafat, sur le Proche-Orient, qui réunirait des représentants israéliens et palestiniens, mais aussi égyptiens, jordaniens, marocains, saoudiens et des Etats du Golfe. La presse arabe du Golfe (Syrie, Emirats Arabes Unis, Arabie Saoudite, Irak…) s'accorde à dire qu'il s'agit là d'une manœuvre qui vise à détourner l'attention sur les crimes perpétrés contre le peuple palestinien. Ainsi, la radio syrienne Radio-Damas a affirmé lundi, dans son commentaire quotidien, diffusé au moment où le secrétaire d'Etat américain Colin Powell s'entretenait avec le président Bachar Al-Assad à Damas, que «l'offre de Sharon est une tromperie». Elle «n'induira personne en erreur, car s'il était un véritable homme de paix et non un criminel de guerre», M. Sharon «aurait déjà accepté les principes de la conférence de Madrid», qui, en 1991, avait lancé le processus de paix au Proche-Orient, a ajouté la radio. La presse écrite prend le relais notamment aux Emirats Arabes Unis, où le quotidien officiel Al-bayane écrit que « la proposition de Sharon n'est qu'une nouvelle tentative de perdre du temps et détourner l'attention des nouvelles boucheries perpétrées contre le peuple palestinien», avec la couverture de l'administration américaine. Un avis que soutient le quotidien Al-ittihad, déplorant que «les Arabes continuent de nourrir des espoirs sur l'administration américaine» de George W. Bush. En Arabie Saoudite, le quotidien Al-nadwa avance que « pour le moment, ce qui est demandé de Sharon c'est le retrait immédiat des territoires palestiniens». Enfin, en Irak, le quotidien officiel As-saoura se joint au quotidien «Babel» pour relever que «la paix souhaitée par Bush est conforme aux conditions sionistes déjà rejetées par les palestiniens et qui ont déclenché leur Intifada».