Me Wade, qui était candidat pour un deuxième mandat de 5 ans, a obtenu 55,7 % des voix, selon les résultats des 35 commissions départementales de recensement des voix. Selon ces résultats provisoires, publiés mercredi par la presse sénégalaise, le candidat de la coalition Sopi 2007 (changement en wolof) a obtenu 1,87 million de voix, soit 55,7 % des suffrages exprimés. Le taux de participation a été de plus de 70 % pour un corps électoral de 4,9 millions de personnes. Me Wade devance de très loin ses principaux adversaires à cette élection, qui n'ont pas franchi la barre des 20 %. L'ancien Premier ministre Idrissa Seck arrive en deuxième position avec 14,9 % des voix, et le premier secrétaire du parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng, se positionne en troisième place avec 13,6 % des suffrages. M. Seck, ancien bras droit de Me Wade et son directeur de campagne pour la présidentielle de 2000, prendrait ainsi aux socialistes la place de chef de l'opposition au Sénégal. Mais pour devenir officiels, ces résultats doivent être confirmées par la commission nationale de recensement des voix qui a entamé mardi soir ses travaux au siège de la Cour d'appel de Dakar, et validés par la suite par le Conseil Constitutionnel. Comme prévu, ces résultats ont été contestés par le parti socialiste qui a dirigé le Sénégal durant 40 ans avant d'être évincé du pouvoir par une large coalition de l'opposition, emmenée par Me Wade, lors de l'élection présidentielle de mars 2000. "Les résultats annoncés n'ont rien à voir avec la réalité politique du pays, encore moins avec les forces politiques en compétition durant ces élections", a estimé la porte-parole du candidat socialiste malheureux, Ousmane Tanor Dieng. Selon Mme Aissa Tall Sall, qui réagissait à ces résultats mardi soir devant la presse, "il y a eu des doubles inscriptions et des doubles votes", accusant le ministère de l'Intérieur d'avoir "délibérément retenu des cartes d'électeur pour empêcher les citoyens de ne pas accomplir leur devoir civique". Mais ces accusations sont battues en brèche par les observateurs internationaux qui ont supervisé le scrutin de dimanche. "L'élection présidentielle s'est déroulée dans le calme, la transparence, l'intégrité et la liberté", a déclaré le président de la coordination de ces observateurs, Tankoano Mathias. Ceux de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) n'ont pas été moins formels en qualifiant le scrutin de "suffisamment libre et transparent". "L'élection présidentielle du 25 février a été suffisamment libre et transparente", a témoigné leur chef, le Burkinabé Léopold Ouédraogo. Ces observateurs ont relevé plusieurs "insuffisances" mais qui n'ont pas une grande influence sur les résultats du vote, selon eux. Dans la foulée de ces élections, Me Wade a opéré un remaniement de son gouvernement pour remplacer les ministres démissionnaires d'And Jef/Parti africain pour le socialisme et la démocratie/And Jef (AJ/PADS), dont leáleader, landing Savané, s'est porté candidat au scrutin de dimanche tout en continuant à siéger au gouvernement comme ministre d'Etat. Dans une lettre adressée mardi soir à Me Wade, ce malheureux candidat à la présidentielle indique que son "compagnonnage" avec le Parti démocratique sénégalais (PDS), au pouvoir, "était pour un septennat qui est arrivé à son terme". AJ/PADS, un parti maoïste reconverti au socialisme, faisait partie de la coalition de l'opposition qui a battu le candidat socialiste Abdou Diouf en 2000. M. Savané avait déjà admis lundi sa défaite et appelé au téléphone Me Wade pour le féliciter après la publication des premiers résultats provisoires le donnant largement vainqueur au premier tour.