Le procès intenté par le journaliste espagnol Ignacio Cembrero contre ALM a été reporté au 16 septembre pour permettre à la Cour d'Appel de Casablanca de délibérer sur la demande de convocation du lieutenant Abdelilah Issou formulée par la défense. La Cour d'appel de Casablanca a reporté, hier, le procès intenté par Ignacio Cembrero contre deux journalistes et le directeur de publication de notre quotidien “Aujourd'hui Le Maroc” au mardi 16 septembre. Le report a été décidé par Me Mustapha Farès, président de la Cour, afin de permettre à celle-ci de délibérer sur les deux demandes de convocation formulées par la défense d'ALM représentée par Me Abdelkébir Tabih. L'audience s'est déroulée en présence des journalistes concernés à savoir Khalil Hachimi Idrissi, Abdellah Chankou et Omar Dahbi, assistés par leur avocat. Le plaignant, comme d'habitude, n'a pas daigné faire le déplacement. Seul son avocat, Me Abderrahim Berrada, était au rendez-vous. Au début des auditions, le président a accordé la parole à la défense. Me Tabih a formulé alors deux demandes de convocation concernant Ignacio Cembrero et Abdelilah Issou. S'agissant du premier, l'avocat de la défense a expliqué que le plaignant, qui n'a jamais assisté aux audiences de l'affaire que ce soit devant le Tribunal de première instance ou devant la Cour d'appel, devrait être convoqué par le tribunal afin de s'identifier et de donner la preuve qu'il existe vraiment. "Depuis le début de ce procès, on a l'impression que le plaignant, Ignacio Cembrero, n'existe pas et l'on ne sait pas s'il ne s'agirait pas plutôt d'un pseudonyme. Je prie donc la cour de bien vouloir le convoquer afin qu'elle puisse l'identifier", a expliqué Me Tabih. En deuxième lieu, la défense a demandé que la cour ordonne la convocation du lieutenant déserteur Abdelilah Issou en tant que témoin clé dans l'affaire opposant Cembrero à ALM. "Le verdict prononcé par le tribunal de première instance a confirmé le lien existant entre le dénommé Abdelilah Issou et Ignacio Cembrero, ce qui nous amène à demander à la Cour de bien vouloir convoquer Issou pour qu'il puisse témoigner devant le tribunal", a dit l'avocat de la défense. Selon Me Tabih, cette demande s'explique par le fait que le témoignage de Abdelilah Issou est très important étant donné que c'est la relation entre lui et Cembrero qui a été le sujet des articles qui ont été à l'origine de l'affaire. De son côté, Me Berrada, qui représente le journaliste d'El Pais, Ignacio Cembrero, s'est opposé à la convocation de son client invoquant le droit du plaignant à se contenter de la présence de son avocat. Il a par ailleurs informé la Cour que Cembrero serait présent au Maroc dans les prochains jours afin de couvrir le déroulement des élections communales pour le compte de son journal. La cour a décidé alors de reporter le procès à la semaine prochaine afin de délibérer sur ces deux demandes. Rappelons que l'affaire remonte au mois d'octobre de l'année dernière, lorsque le journal El Pais publia un prétendu communiqué émanant d'un comité des officiers libres au Maroc. Cette information, qui cherchait à mettre en doute la loyauté des officiers des Forces Armées Royales à leur Commandant général et Chef suprême Sa Majesté le Roi Mohammed VI, avait alors fait le tour du monde et fut reprise par plusieurs organes de presse et des agences internationales. Une enquête réalisée par la rédaction d'ALM révéla qu'il s'agissait juste d'un canular monté par des journalistes étrangers et un ex-lieutenant de l'armée marocaine répondant au nom de Abdelilah Issou, un déserteur qui avait trouvé refuge en Espagne, dans l'intention de porter atteinte à la stabilité du Maroc. Lesdites révélations furent alors publiées sur les colonnes d'ALM, ce qui permit à l'opinion publique marocaine de comprendre qu'il n'existe aucun malaise au sein des glorieuses Forces Armées Royales et de mettre en échec la tentative de déstabilisation telle que projetée par ses auteurs.