Le photographe, designer et scénographe Hassan Hajjaj a remporté récemment le premier prix du Sovereign African Art Prize. Un prix dont l'artiste est très fier. «J'ai été très heureux quand j'ai appris que je faisais partie des vingt artistes sélectionnés parmi les 150 candidats. Mais quand j'ai appris que j'ai gagné le prix, j'avais un peu l'impression de rêver», affirme M. Hajjaj. Egal à lui-même, ses créations ne manquent pas d'originalité et d'authenticité. Ce talentueux artiste maroco-britannique saisit avec humour et ingéniosité l'iconographie consumériste marocaine, en puisant dans la caricature populaire de l'épicier. En effet, il explique que l'idée de cette création, peu commune dans le domaine artistique, lui est venue «à Berlin quand j'avais une exposition portant le nom de My Beautiful Rubbish». Il poursuit en indiquant que «l'image que je voulais présenter dévoile ce que l'on appelle le tiers-monde en transportant quelque chose de la période orientaliste vers le présent». Avec plusieurs casquettes, le plasticien ne semble pas désorienté. Il affirme que malgré ce mélange, il «réconcilie avec passion les trois domaines en gardant le même esprit tout au long du travail». Mais, pour M. Hajjaj, il ne s'agit pas d'un simple travail ordinaire, c'est plutôt une source d'inspiration que «j'alimente de tout ce qui m'entoure et durant toute la journée. Je m'inspire de la musique, du voyage, de l'art, des films, des couleurs, du bonheur, de la tristesse, de la vie et même de l'alimentation». Il est également clair que chaque artiste s'inspire de ses prédécesseurs. Notre artiste déclare qu'il a surtout été marqué par Robert Capa et Henri Cartier-Bresson, deux célèbres icônes de la photographie. Il ajoute que même les artistes contemporains ont été source d'inspiration tels que David Lachapelle, célèbre réalisateur dans le domaine de la mode, Malick Sidibé et Henri Cartier-Bresson, deux grandes figures de la photographie contemporaine.