D'après la presse française spécialisée, un désaccord entre l'Etat marocain et le groupe Vivendi porterait actuellement sur la valorisation de Maroc Telecom. Côté français, l'évaluation faite tournerait aux environs de 5 milliards d'euros. La partie marocaine tient en compte l'importante variation de la marge opérationnelle et l'estime à 8,1 milliards d'euros. Le groupe Vivendi qui détient actuellement 35% du Capital de Maroc Telecoms est toujours décidé à prendre 16% supplémentaires de l'opérateur marocain, et porter sa part à 51%, conformément à la promesse d'achat signée en février 2001 avec l'Etat marocain. Les négociations butteraient sur le prix de la transaction. Un problème classique mais prématuré, rappelle-t-on dans les parages de la direction de la privatisation à Rabat. «Nous ne sommes pas encore au stade de l'évaluation», déclare un cadre de cette administration qui requiert l'anonymat, rappelant en outre qu'un appel d'offres relatif à la privatisation a été effectivement lancé le 26 mars dernier pour le choix d'une banque d'affaires pour une mission d'évaluation, de conseil et de placement. C'est donc au terme de cette opération et après l'ouverture des plis, prévue vendredi 23 avril que l'on passera à l'étape de la valorisation. Pour le moment, la question est de savoir si l'Etat actionnaire procéderait à l'introduction de Maroc Telecoms en Bourse avant ou après la cession des 16% au partenaire Vivendi Universal. Pourtant en France, la presse spécialisée évoque un désaccord entre les deux partenaires. D'après «Les Echos», Jean René Fourtou, l'actuel PDG de la multinationale, a déclaré récemment que l'accord n'a pas encore été trouvé avec l'Etat marocain. Le quotidien en date du mardi 20 avril, qui rappelle que Vivendi Universal avait obtenu avec 35% de Maroc Telecoms, la possibilité de nommer 3 des 8 membres du conseil de surveillance, rapporte aussi que le Royaume aurait finalement décidé de reporter fin mars l'opération de cession, jugeant la valorisation retenue par le groupe français trop faible. Vivendi aurait valorisé Maroc Telecom à moins de 5 milliards d'euros alors que l'Etat marocain l'estime pour sa part à 8,1 milliards. Cette estimation récente tient en compte d'une nette amélioration de la marge opérationnelle de Maroc Telecom qui a atteint 43% du Chiffre d'affaires en 2003 contre 31% un an plutôt. Le bilan record de Maroc Télécoms appelle forcément à une révision de la revalorisation, mais d'un autre côté, déclare un analyste, Vivendi cherche à acheter au prix le moins cher. Pour rappel, avant la clôture du compte 2003 de Maroc Telecom, Vivendi avait évalué , suivant les normes du groupe, les 16% supplémentaires à 700 million d'euros. Cette estimation étant évolutive. D'après les mêmes sources, Vivendi et l'Etat marocain poursuivent toujours leurs négociations, le groupe français espérant toujours prendre comme prévu le contrôle de l'opérateur marocain au courant de cette année. En passant de 35 à 51% dans le capital de Maroc Telecom, Vivendi règlerait du coup le problème comptable que pose, depuis avril 2001, l'intégration à 100% de l'opérateur mobile marocain dans ses comptes. Les autorités financières françaises avaient estimé dans une enquête que dans l'état actuel des choses, le mode de consolidation ne peut être qu'une intégration proportionnelle à la part de Vivendi dans le capital de l'opérateur marocain. Proportionnalité non respectée par Vivendi qui dit toujours se conformer aux réglementations comptables en vigueur, mais qui continue de consolider Maroc Telecom à 100% dans ses comptes.