Le ministre de l'Economie et des Finances a mis fin aux rumeurs selon lesquelles Vivendi compte céder sa participation dans Maroc Telecom. Pourtant, le partenaire stratégique de l'opérateur historique n'a pas encore tranché. Finalement, l'argentier du royaume est sorti de son mutisme. Dans une déclaration à l'agence Reuters, il avance que Vivendi Universal «souhaite conserver la participation de 35% qu'il a acquise l'an dernier dans Maroc Télécom pour 2,2 milliards de dollars». Interrogé sur l'intention du gouvernement de reporter la vente de 16% supplémentaires de l'opérateur historique de télécommunications, il a souligné que l'exécutif «n'était pas pressé de vendre et que les finances publiques marocaines se portaient bien». Les propos rassurants de Fatahallah Oualalou visent à calmer les esprits suite aux rumeurs selon lesquelles le deuxième groupe mondial de communication envisagerait de céder ses parts dans Maroc Telecom. De son côté, Vivendi Universal n'a pas encore tranché. Il doit rendre sa décision au plus tard fin septembre. En attendant, Rabat continue de croire que les déboires de Vivendi n'auront aucune conséquence sur sa participation dans le capital de l'opérateur national. Difficile de savoir si le gouvernement a pris toutes ses dispositions au cas où le partenaire stratégique de Maroc Telecom céderait ses participations. Notons qu'au au titre du premier semestre 2000, le partenaire stratégique de Maroc Telecom a accusé une perte qui s'élève à 12 milliards d'euros. Interrogent des sources bancaires, la presse spécialisée française a indiqué que Vivendi Universal devrait demander aux banques d'accepter un moratoire sur ses prêts syndiqués en cours non garantis pour lui permettre de s'assurer d'une nouvelle ligne de crédit de trois milliards d'euros nantie par les actifs du groupe. Et d'ajouter que cette solution serait préférée à un refinancement intégral et la nouvelle ligne de crédit devrait refinancer un prêt d'urgence d'un milliard d'euros et fournir deux milliards d'euros d'argent frais. Notons que cette démarche requiert l'approbation d'une majorité des créanciers, dans la mesure où garantir la nouvelle ligne de crédit repoussera un peu plus loin dans les priorités de remboursement les prêteurs non garantis, ajoutent les mêmes sources. Les banques discutent aujourd'hui des conditions d'octroi d'un nouveau crédit de 2 milliards d'euros, après le milliard débloqué en juillet. Elles estiment dans l'ensemble que cela ne devrait pas poser de problème majeur. Les banques sont engagées à des degrés divers et n'ont pas toutes les mêmes intérêts.