Depuis quelque temps, des rumeurs persistantes de retrait de certains soumissionnaires à l'appel d'ouverture du capital de l'opérateur national circulent. Si ces rumeurs semblent s'accorder sur les noms des candidats qui se seraient retirés, il n'en est En l'espace d'une semaine, la presse nationale rend compte de deux retraits de candidature de l'appel d'offres pour l'ouverture du capital de Maroc Telecom. D'abord, ou a parlé de Telenor, opérateur norvégien, puis d'Italia Telecom, autre opérateur historique européen. Les deux nouvelles ont ceci de commun : les autorités marocaines chargées du dossier de la privatisation, tout comme les principaux concernés, à savoir Telenor et Italia Telecom, n'ont pas voulu faire de commentaire sur le sujet. Ainsi, personne n'a confirmé ni infirmé la rumeur qui persiste et s'amplifie. La raison du retrait, si retrait il y a, serait que les opérateurs en question auraient souhaité une participation dépassant les 35% du capital, limite fixée par le Ministère de l'Economie , des Finances, de la Privatisation et du Tourisme. En outre, le processus de Privatisation manquerait de visibilité, notamment pour ce qui concerne l'échéancier de cession via la Bourse qui se ferait en 2 phases, et la part qui reviendrait à l'Etat, puisque, ne l'oublions pas, Maroc Telecom restera un opérateur historique même après la privatisation. On aurait également évoqué l'absence de l'ANRT de la CPJ, chargée de délibérer sur les différentes candidatures. À y voir de près, ces raisons ne résistent pas à l'analyse. Le moins qu'on puisse dire est que le choix du partenaire stratégique (puisqu'il s'agit maintenant de cela) obéit à des règles clairement définies à l'avance ; les différentes étapes de privatisation ont été indiquées, même s'il restait encore à en fixer l'échéancier mensuel. Logiquement, cela se situerait entre 6 et 18 mois. Qu'un opérateur étranger veuille d'emblée faire main basse sur 51% du capital d'un autre opérateur historique ne semble pas non plus sérieux. Quant à l'argument relatif à l'absence de l'ANRT au sein de la CPJ, il ressemble plutôt à une sorte d'excès de zèle de la part de ceux qui le brandissent. L'ouverture du capital de Maroc Telecom est une opération supervisée de bout en bout par le Ministère de la Privatisation. Ses implications diffèrent naturellement de celles d'une vente de licence GSM. Il est vrai qu'il y a dans cette opération des aspects qui relèvent de la compétence de l'ANRT, mais pour l'essentiel c'est bien le Ministère de tutelle qui en garde les prérogatives. Pourquoi alors les prétendants ont-ils jeté l'éponge avant le coup de gong ? Les raisons sont en fait multiples. Sachant déjà qu'il y aurait peu de chances de passer le cap, certains candidats pourraient décider d'abandonner la course avant le sprint final. Une autre tactique pourrait consister à faire circuler de fausses rumeurs pour atténuer l'ardeur des uns et des autres Quoi qu'il soit, notre humble avis est que dans de pareils cas, il vaut mieux communiquer en rétablissant la vérité, expliquer le pourquoi et le comment de certaines attitudes, plutôt que de laisser les rumeurs assombrir l'horizon d'une opération aussi importante pour l'économie du pays. À bon entendeur, salut !