Le plan de sauvetage de France Télécom passera vraisemblablement par un "panachage de solutions", afin de tenir compte de la situation des actionnaires, des salariés de l'opérateur et des contribuables, a estimé mardi la ministre déléguée à l'Industrie, Nicole Fontaine. "Vraisemblablement, ce sera un panachage de solutions, il n'y aura pas une seule solution", a déclaré Mme Fontaine, interrogée sur les modalités du soutien de l'Etat à l'opérateur lors d'une conférence de presse. A la question de savoir si une augmentation de capital et un emprunt garanti par l'Etat feraient partie du panachage, Mme Fontaine a répondu que "toutes ces solutions sont étudiées". La ministre a souligné que le plan ne serait fixé qu'avec la nouvelle direction, qui devrait être nommée dans les semaines qui viennent. L'Etat français "prendra toutes ses responsabilités d'actionnaire majoritaire pour redresser France Télécom. Cela suppose bien évidemment qu'on injecte de l'argent frais", a ajouté la ministre, interrogée sur France Inter sur une éventuelle injection d'argent frais par l'Etat. "Cela suppose qu'il y ait d'autres solutions combinées qui fassent en sorte que la facture pour le contribuable ne soit pas aussi inquiétante que vous le dites", a-t-elle poursuivi. Le gouvernement compte d'abord trouver un successeur au PDG Michel Bon, qui a annoncé sa démission la semaine dernière. "Il y a des candidats, dont certains ont un excellent profil. Les noms qui ont circulé ont ce profil", a-t-elle dit lors de la conférence de presse. Des rumeurs circulent autour de Noël Forgeard, le patron d'Airbus et de Thierry Breton, PDG de Thomson Multimédia. "Il n'y a pas de problème de trésorerie, ce qui nous laisse les quelques jours, les quelques semaines naturellement, pour trouver les solutions. Et il faut avoir le temps de voir cela avec le nouveau management", a-t-elle précisé sur France Inter. La ministre a attiré l'attention sur la nécessité pour le gouvernement "d'apprécier la capacité de Bruxelles d'accepter ses solutions". Mme Fontaine a souligné que France Télécom n'était "pas un canard boiteux". "On a affaire à une entreprise très rentable. L'option qui été prise sur le mobile est porteuse d'avenir", a-t-elle déclaré. L'avenir d'Orange est "très prometteur", a-t-elle martelé. La ministre a en outre jugé que la décision de France Télécom de rompre son partenariat avec l'allemand Mobilcom est "malheureusement incontournable". "C'est une décision d'entreprise -ce n'est pas une décision de gouvernement- qui était malheureusement incontournable", a-t-elle déclaré, lors de sa conférence de presse. "C'est une décision d'entreprise -ce n'est pas une décision de gouvernement- qui était malheureusement incontournable", a-t-elle déclaré, interrogée lors d'une conférence de presse à Paris. "Il faut tout de même bien voir que les Allemands, en faisant payer (une forte somme) pour l'achat des licences UMTS aux opérateurs, dont France Télécom, ont tout de même contribué dans une certaine mesure à la situation catastrophique dans laquelle se trouve aujourd'hui" France Télécom, a-t-elle ajouté. "Il faut regarder tout cela avec beaucoup de sérénité. Nous sommes en relation très étroite avec Berlin", a-t-elle ajouté. En Allemagne, chacun des six opérateurs ayant décroché le sésame UMTS (téléphonie mobile de troisième génération) -dont Mobilcom avec l'aide de France Télécom- a dû régler une facture de plus de 8 milliards d'euros, ce qui a contribué à alourdir leurs dettes. FT cumule presque 70 mds d'euros de dettes. Le chancelier Gerhard Schroeder avait pour sa part estimé lundi que France Télécom et MobilCom allaient continuer de discuter et que la rupture du partenariat entre les deux opérateurs "n'est pas encore certaine". La chancellerie allemande avait annoncé avoir décroché son téléphone pour appeler l'Elysée, à moins d'une semaine des élections allemandes, où M. Schroeder joue son mandat.