L'opérateur Maroc Telecom prépare son introduction en Bourse nationale et celles internationales. Sous l'égide de la Direction des Entreprises Publiques et des Participations, l'appel d'offres lancé suscite l'intérêt des conseillers. BCP-JP Morgan part favori. L'Etat actionnaire compte céder 5 % du capital pour 2,5 milliards de DH. La plus importante opération de cession d'une entreprise publique est actuellement en préparation : l'introduction en Bourse ou cession d'une partie du capital de Maroc Telecom en Bourse. La terminologie exacte sera fixée par le timing retenu pour l'opération. Ainsi, on parlera d'introduction en Bourse si l'Etat actionnaire décide de l'introduction avant la cession des 16 % au partenaire Vivendi Universal. Par contre, si cette cession n'intervient qu'après, l'Etat-actionnaire, avec le consentement de Vivendi Universal, décidera alors de la cession en bourse du capital restant. C'est dire l'enjeu. Une première remarque s'impose d'entrée. L'opération sera pilotée par la Direction des entreprises publiques et des participations (DEPP). Charge donc aux services de Mohamed Bousaïd de mener à bien ce projet. Un appel d'offres, non exclusif, a été publié le vendredi 26 mars dernier. L'objet porte sur « le choix d'une banque d'affaires pour une mission d'évaluation, de conseil et de placement d'une tranche du capital de la société Itissalat-Al-Maghrib». La formulation est tellement ambiguë que des confusions ont pris place. Contact pris avec la DEPP, il s'agit effectivement de l'introduction en Bourse de Maroc Telecom. Le consortium retenu devrait proposer deux scénarios de cotation : un au Maroc, à la Bourse de Casablanca, l'autre à l'international : les Bourses de Paris, Londres et New York sont à envisager. Tout compte fait, nous sommes bien en présence de la plus importante introduction en Bourse. Ceci attise, bien évidement, les appétits des conseillers. Le jeu vaut assurément la chandelle. D'entrée, à la lecture de l'appel d'offres, les banques d'affaires marocaines sont exclues, à moins de s'associer à une banque d'affaires internationale. En plus, la banque d'affaire BMCE Capital est exclue d'office. La présence de la BMCE Bank dans le capital de Méditel en est la raison. Idem pour la banque d'affaires Upline qui, en plus de l'offre publique de vente de la BCP, est engagée avec l'Agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT) dans le large chantier entamé par le régulateur. Restent les consortiums avec les partenaires solides. BMCI-BNP Paribas, CDM-Crédit Agricole France, Société Générale-SGMB mais surtout , Wafatrust-Attijari-BCM associés à une grande banque d'affaires internationale aux côtés de BCP-JP Morgan ont toutes les chances d'être retenues. Toutefois, même si Wafatrust compte à son actif le Conseil de l'Etat, le consortum BCP-JP Morgan a toutes les chances de son côté. Ce consortium est le seul à avoir effectuer une évaluation de Maroc Telecom, lors de la cession des 35 %. Ce précieux travail s'est traduit par la somme de 23,4 milliards de DH. Reste donc à déterminer l'évaluation la plus pertinente. Selon les chiffres avancés par Vivendi Universal, livrés selon les normes du groupe de manière trimestrielle, il compte déverser 700 millions d'euros pour entrer en possession des 51 % de Maroc Telecom. Toutefois, l'évaluation est tributaire de plusieurs facteurs. L'Etat marocain est devant une équation très complexe. Comment concilier une valorisation permettant de faire payer le partenaire le prix fort mais, en face, intéresser l'actionnaire en Bourse ? Surtout le timing est une donne de première importance. Les pilotes de l'opération n'ont assurément pas la tache facile.