En présidant lundi dernier la réunion consacrée à la prochaine ouverture du capital de l'opérateur historique, SM le Roi a donné ainsi une caution garantissant la libre-concurrence et la transparence de l'opération. Estimée à une valeur de 5 à 8 milliar Maroc Telecom aurait réalisé en 1999 un bénéfice de 2.034 millions de DH et les estimations portant sur le prix éventuel de l'opérateur historique tournent autour de 5 à 8 milliards de dollars. Deux phases sont prévues pour la privatisation de Maroc Telecom. D'abord, le choix du partenaire stratégique se fera avant la fin de l'été prochain, avec la cession via la Bourse d'une partie du capital. Celle-ci variera de 30 à 35%. Un appel de manifestation d'intérêt lancé par le Ministère de la Privatisation a pu susciter la réaction de six grands opérateurs dont France Telecom, Vivendi, SBC Communication, Telecom Italia mobile et les opérateurs nationaux des Emirats Arabes Unis et de la Malaisie. Cet appel de manifestation d'intérêt avait pour objet d'affiner le cahier des charges en prenant en compte les préoccupations légitimes des candidats. Il reste que cette procédure n'a pas forcément d'incidence sur la liste des candidats qui pourraient se manifester bien après cette phase. Il est à préciser que le cahier des charges concernant le choix de l'opérateur stratégique sera élaboré par l'ANRT, tandis que celui de la privatisation sera l'uvre des banques-conseils, en l'occurrence JP Morgan BCP. Selon les dernières informations en provenance du Ministère de la Privatisation et de l'ANRT, les deux dossiers suivent leur cours normal et seraient finalisés incessamment. Vu l'intérêt que revêt le marché marocain des télécommunications, la bonne santé financière de Maroc Telecom et son positionnement sur le marché, les observateurs considèrent à l'unanimité que les opérations de choix du partenaire stratégique et de la privatisation d'une partie du capital d'IAM susciteront beaucoup d'intérêt auprès des opérateurs et draineront à coup sûr des candidatures de haute facture. Cet engouement justifié a déclenché une vague de rumeurs sur les chances des uns et des autres. Le Maroc ayant déjà fait preuve de bonne maîtrise de ce genre de dossiers depuis la cession de la 2ème licence GSM n'entend pas laisser les folles rumeurs s'installer ou risquer d'influencer négativement les futures opérations de privatisation. L'intervention Royale qui s'est manifestée à travers la présidence par SM Mohammed VI de la réunion consacrée à la privatisation d'IAM est on ne peut plus pertinente. Elle a fini de rassurer tous les opérateurs sur deux questions fondamentales qui les intéressent au plus haut niveau : la libre- concurrence et la transparence. En insistant sur la nécessité de faire régner la libre-concurrence et d'appliquer la transparence dans ces opérations, SM le Roi scelle le dossier de la privatisation de Maroc Telecom d'une caution Royale, rassure tous les opérateurs sur le choix fait par le Maroc de ne concéder ses marchés qu'au mieux offrant. L'exemple de la cession de la 2ème licence GSM était patent, mais pas suffisant pour instaurer une ligne de conduite que les opérateurs voulaient systématique. La réunion de lundi, ponctuée par les Hautes Instructions Royales, a érigé cette ligne de conduite en système, voire en mode de gestion des dossiers d'appels d'offres. En plus du dossier de Maroc Telecom, c'est tout le processus de privatisation qui prend ainsi un coup de jouvence et qui se trouve relancé pour de bon. À rappeler que deux grands dossiers sont déjà dans le pipe : celui de Maroc Telecom pour juin 2000 et celui de la RAM attendu avec impatience