De temps en temps, les malentendus s'infiltraient dans leur relation pour la brouiller. Mais, celle-ci n'était jamais rompue. Malgré quelques reproches, leur relation amicale reprenait comme si de rien n'était. Malheureusement, la dernière fois, leur relation a été chamboulée au point qu'elle s'est transformée en drame. Mardi 4 août dans la matinée, les deux amis avaient décidé d'aller à la plage de Bouznika afin de passer une belle journée. Outre les sandwichs, ils avaient acheté quelques bières et bouteilles de vin rouge. A l'arrivée dans la zone communément connue sous le nom «Les barques », ils ont étalé leurs serviettes et ouvert les premières bouteilles de bière. Tout semblait normal, puisqu'ils bavardaient, rigolaient, causaient, mangeaient, fumaient des cigarettes et s'enivraient. Au fil des verres de bière et de vin rouge, leurs têtes tournaient. Ainsi leurs conversations prenaient une autre tournure puisqu'ils ont commencé à se rappeler les mauvais moments qui avaient poussé à la rupture de leur relation. Des souvenirs qui avaient cédé la place aux reproches. Tout d'un coup, ils se sont tenus debout, face à face, les yeux dans les yeux. Les insultes et les injures ont régné sur leur conversation. Personne n'est intervenu pour les calmer. L'un des deux amis semblait avoir perdu le contrôle de ses nerfs et il s'est apprêté à donner un coup de poing à l'autre. Celui-ci a reculé pour que son visage ne soit pas touché. Ni l'un ni l'autre n'a pris en considération leur amitié qui remonte à leur enfance. Le vin leur chauffait les nerfs. Leurs têtes ne semblaient pas se refroidir. L'un a disparu quelques minutes pour revenir avec un bâton à la main. Sans ajouter la moindre insulte, il a donné un seul coup à la tête de son rival. Des badauds s'attroupaient autour de la victime qui est aussitôt passée de vie à trépas. Son ami a pris la poudre d'escampette. Alertés, les éléments de la gendarmerie royale de Bouznika se sont dépêchés sur la scène du crime. Une enquête a été diligentée. A bord de leurs Jeeps, les enquêteurs ont emprunté le chemin à destination de Bouznika où demeure le meurtrier. Seulement, à mi-chemin, ils ont croisé le meurtrier et son père qui le conduisait chez eux, au poste. Avouant son crime, il a affirmé ne pas avoir eu l'intention de tuer son ami. Le jeudi 6 août, le mis en cause a été traduit devant le parquet général près la Cour d'appel de Casablanca. Il est poursuivi pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner.