Khadija, prostituée, était en compagnie de son amant, Mohamed, quand Bouchaïb, un client fidèle, a frappé à la porte et est entré dans sa maison. Jaloux, il a giflé Khadija. Une gifle qui lui a coûté la vie des mains de Mohamed. Le mari a rendu l'âme. Et Khadija devait gagner sa vie et subvenir aux besoins de ses quatre enfants. Comment ? En fait, elle a vu son passé de prostituée revenir au triple galop. Peu importe les conséquences de ce retour au gouffre de la prostitution. Ce qui importait, pour elle, c'est d'avoir de l'argent pour vivre et nourrir ses quatre bambins. Âgée de quarante-deux ans, son «commerce» s'est développé au fil des jours et ses clients se sont multipliés. Bouchaïb, un père de famille, sexagénaire, est l'un d'eux. Il la rejoignait souvent pour passer des nuits blanches. Avec elle, il était très généreux et semblait être très attaché à elle. L'aimait-il ? Peut-être. Mais, elle n'aimait que ses poches garnies d'argent. Au fil des mois, Khadija a fait la connaissance de Mohamed, un jeune de trente-deux ans, père de famille. En fait, il est tombé dans ses filets en partageant de temps en temps des moments de grande intimité. Pour lui, tout était gratis, sans contrepartie. L'aimait-elle? Non. Elle désirait sa jeunesse et sa force. Dans ce monde de la prostitution, il n'y a pas de place aux sentiments. Il n'y a de place que pour l'argent et le désir. Chacun d'eux pouvait être jeté comme un chewing-gum par Khadija lorsqu'elle n'en aura plus envie. «J'ai envie de passer la nuit chez toi», a chuchoté Mohamed aux oreilles de Khadija. Mohamed n'avait pas l'intention cette nuit du mois d'octobre 2009 de passer la nuit chez lui. Car sa femme était chez ses parents. Khadija n'avait rien à perdre. Mohamed est allé à un hypermarché pour s'approvisionner en «ingrédients» pour la soirée. Quand il l'a rejointe il a remarqué qu'elle était pleine de joie, gaie, souriante, bien préparée. Quatre «trois-quarts» de vin rouge sont déjà sur la table. Elle prenait les sachets en plastique garnis de provisions, s'est rendue à la cuisine, et a préparé quelques plats. Elle retournait chaque instant près de lui, dans la chambre, sirotait une gorgée de vin rouge. La nuit est tombée et était encore longue. Une deuxième bouteille est vidée et les têtes ont commencé à tourner. Khadija et Mohamed ont déjà partagé le lit à deux reprises, avant le soir. Ils rigolaient, causaient, bavardaient, s'enivraient, chantaient. Vers 21h00, quelqu'un a frappé à la porte. Khadija s'est levée lentement, et a ouvert la porte. Bouchaïb est devant elle. Qu'est-ce qu'il voulait ? «Qui est à la porte ?…», lui a demandé Mohamed. «C'est Bouchaïb, je ne sais pas ce qu'il veut en ce moment», lui a-t-elle répondu. Mohamed lui a demandé de l'inviter à partager des verres. Effectivement, Bouchaïb est entré et a fixé Mohamed qui lui a rempli un verre de vin rouge. Bouchaïb l'a refusé et a commencé à faire des reproches à Khadija. Celle-ci s'est énervée. «Je ne suis pas ton épouse pour que tu me fasses des reproches…Je passe mes soirées avec qui je veux…Je ne suis pas obligée de les passer avec toi…», lui a-t-elle lancé sur un ton sérieux. Hors de lui, Bouchaïb l'a giflée devant les regards de Mohamed. Mohamed n'est pas resté les bras croisés. Il a poussé violemment Bouchaïb jusqu'à ce qu'il tombe par terre. Khadija a saisi aussitôt un bâton et lui a asséné un coup. Mohamed lui en a arraché et l'a frappé jusqu'au point où il a perdu connaissance. Conduit à l'hôpital, Bouchaïb a rendu l'âme. Et Mohamed et sa maîtresse ont été arrêtés et traduits devant la justice. Coupable pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner, Mohamed a été condamné, par la chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca, à quinze ans de réclusion criminelle. Quant à Khadija, elle a été condamnée à six ans de réclusion criminelle pour complicité.