Une prostituée a égorgé une proxénète et lui a subtilisé son argent et ses bijoux en or parce qu'elle refusait de lui remettre son dû. Elle a frappé à la porte à maintes reprises. En vain. De coutume, c'est sa mère qui lui ouvre la porte quand elle vient lui rendre visite. Peut-être qu'elle est sortie faire des courses ou rendre visite à l'une de ses voisines ou amies. «Mais, elle s'y trouvait souvent à ce moment de la journée!», a pensé la jeune femme qui est venue rendre visite à sa mère, Khadija. La jeune femme a patienté durant une demi-heure devant la porte de cette maison située au rez-de-chaussée d'un R+2, sis au quartier Essalama III, à Sidi Othmane à Casablanca. Toujours en vain. La jeune femme qui s'est adressée à ses voisins a appris que sa mère n'avait pas donné signe de vie depuis quelques jours. Où devait-elle être ? Pas la moindre réponse qui l'apaiserait. Difficilement, elle est arrivée à ouvrir la fenêtre donnant sur la ruelle. Et elle a rapidement bouché ses narines! Pourquoi ? Une odeur nauséabonde provenait de l'intérieur. Que devait-elle faire ? La jeune femme s'est dépêchée au commissariat de police de Ben Msik-Sidi Othmane pour les alerter. Rapidement, les limiers de la police judiciaire ont emprunté le chemin à destination du quartier Essalama III. Quand ils sont arrivés à la maison, ils ont fait appel aux éléments de la protection civile qui se sont chargés d'ouvrir la porte. Les enquêteurs y sont entrés. Une odeur nauséabonde leur piquait le nez. Mais, il n'y avait pas de cadavre, ni au salon, ni aux chambres. En arrivant à la salle de bains, les limiers ont découvert un cadavre en décomposition avancée enroulé dans un drap. Horreur ! C'est le cadavre de Khadija, égorgée comme un mouton. Elle est évacuée vers l'hôpital médico-légal et l'autopsie a permis de savoir que la défunte avait rendu l'âme depuis cinq jours après avoir été poignardée au niveau de son dos et égorgée. Les enquêteurs ont remarqué également que l'argent et les bijoux de la défunte avaient disparu. Qui l'a tuée ? le meurtre avait-il uniquement comme motif le vol ? La machine policière a été mise en marche. En effet, Khadija était une proxénète qui accueillait chez elle les prostituées et leurs clients. Elle recevait une commission contre quelques minutes passées entre un couple ou contre une nuitée. C'est la raison pour laquelle les détectives ont dressé une liste de prostituées qui lui rendaient visite. Ils les ont interrogées une après l'autre. Ont-ils oublié l'une d'elles ? Peut-être. Les investigations se poursuivaient. Au fil des interrogatoires des prostituées qui fréquentaient la maison de Khadija, ils ont remarqué que l'une d'elles, Aziza, n'a pas donné signe de vie. Ils l'ont cherchée chez elle à Derb El Kabir. Elle n'y était pas. Où a-t-elle disparu ? Est- elle allée chez sa fille à Hay Mohammadi ? «Elle était chez moi, mais elle est sortie à la kissariat», leur a révélé sa fille. Effectivement, c'est à la kissariat de Hay Mohammadi que les policiers ont mis la main sur Aziza, une prostituée de quarante-quatre ans, mère de trois filles. Facilement, elle a avoué son crime. Pourquoi l'a-t- elle commis ? «Elle m'a appelée au téléphone pour la rejoindre afin qu'elle me présente à un client», a-t-elle affirmé aux enquêteurs. Aziza l'a rejointe. Le client était là à l'attendre. Elle a couché avec lui toute la nuit. Tôt le matin, le client a payé la proxénète qui devait, en principe, empocher sa commission et payer Aziza. Seulement, cette dernière ne savait pas quelle mouche a piqué Khadija qui s'est abstenue de lui remettre son dû. Elle l'a suppliée de lui remettre son argent. En vain. Tout d'un coup, Khadija a laissé Aziza qui réclamait son dû dans une chambre et a pris une douche. Soudain, Aziza a décidé de la tuer. Elle a saisi à la cuisine un couteau, l'a rejointe à la salle de bains et l'a surprise par un coup par derrière. Après quoi, elle l'a égorgée et l'a enroulée dans un drap. Ensuite, elle a mis la main sur une somme de trois mille dirhams et des bijoux en or avant de disparaître.