C'est le cas pour le chiisme au Maroc, un pays considéré il y a quelque temps seulement comme sunnite à 100%. Il n'est pas question ici de juger des personnes pour leur choix religieux ni même de donner un avis sur la conception du chiisme de l'islam, une conception d'ailleurs plus politique que religieuse. Il s'agit surtout de comprendre comment le chiisme est apparu dans notre pays en un si bref délai ainsi que le nombre exact des Marocains qui ont fait un tel choix sur le territoire national, mais également parmi notre diaspora à l'étranger. Cela dit, le plus important sera de savoir quel rite suivent ces personnes. Car à l'instar du sunnisme où il y a quatre grands rites (le malékisme au Maroc), chez les chiites, il y en a aussi plusieurs. Le plus dominant est celui dit duodécimain (Ithnā'ashariyya) qu'on retrouve en Iran et dont les adeptes croient en l'existence de 12 imams mais aussi le concept religieux dit «wilayat Al faqih». L'interprétation iranienne de ce concept veut que tous les adeptes du duodécimain obéissent au guide de la «révolution iranienne» et c'est tout le danger du chiisme (perse) aujourd'hui.