Institutionnalisée par décret le 25 novembre dernier, la Commission interministérielle de l'eau (CIE) a tenu sa première réunion lundi 2 février à Rabat. En vue d'examiner le Plan national de l'eau (PNE), le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, a reçu cette commission au siège de la Primature à Rabat. Les grandes lignes de cette stratégie ont été présentées par Charafat Afilal, ministre déléguée chargée de l'eau. Dans son intervention, la ministre déléguée chargée de l'eau a clairement annoncé qu'il est plus que temps de redonner vie à cette commission. «Après une période de paralysie quasi complète de cette commission, qui a duré plus de huit ans, nous avons jugé nécessaire de réactiver cette importante instance de coordination. La commission vient répondre à des contraintes réelles d'absence de convergence entre les différentes stratégies sectorielles existantes», précise-t-elle. En effet, outre la présentation du PNE, cette première réunion est fondamentalement une tentative d'aller au-delà des divergences des politiques sectorielles. Par ailleurs, Benkirane a fait savoir que nos stratégies accusent un vrai retard en matière de planification et de gestion des ressources hydriques. Il a appelé les différents intervenants de ce secteur à s'investir davantage afin de pallier cela et de relever les différents défis qui, selon lui, se résument en la raréfaction des ressources en eau douce, l'intensification des phénomènes extrêmes, à savoir les sécheresses et inondations sous l'influence des changements climatiques et la surexploitation des ressources en eau souterraine. S'ajoutent à cela la dégradation de la qualité de l'eau et la problématique du financement. C'est justement dans ce sens que s'inscrivent les grands axes du PNE que Charafat Afilal a exposés. Etalée sur une période allant jusqu'à 2030, cette stratégie se penche d sur la gestion de la demande et la valorisation de l'eau, le développement de l'offre, la préservation des ressources en eau, du milieu naturel et adaptation aux changements climatiques par la préservation de la qualité des ressources en eau et la lutte contre la pollution. Pour ce qui est des investissements nécessaires pour mener à bout cette politique, Mme Afilal les a estimés à un budget global avoisinant les 220 milliards de dirhams. Une somme qui sera en principe réunie grâce à des subventions publiques, à la capacité du secteur à s'autofinancer et à la conclusion de partenariats publics-privés. Maintenant que ces grands axes sont connus, un comité en charge de la hiérarchisation des priorités et de l'examen approfondi des mécanismes de financement à déployer sera mis en place. Quant au reste des détails du PNE, et son intégralité, ils ne seront pas dévoilés avant la tenue de la 10ème session du Conseil supérieur de l'eau et du climat.