Un nouveau plan de l'eau, ayant pour objectif de répondre aux besoins du Maroc en eau à l'horizon 2030, a été élaboré et sera soumis pour adoption à la 10ème réunion du Conseil national de l'eau et du climat qui se tiendra cette année, a annoncé jeudi à Fès la ministre déléguée chargée l'eau, Charafat Afilal. La ministre, qui présidait le conseil d'administration de l'Agence du bassin hydraulique du Sebou, a indiqué que ce plan, qui constitue la référence principale de la politique nationale de l'eau, traite de toutes les problématiques concernant la gestion des ressources hydrauliques et apporte des réponses «précises» à tous les défis du secteur en vue d'accompagner les grands projets mis en œuvre au Maroc et les politiques sectorielles de développement. Le plan, a-t-elle précisé, tente d'apporter des solutions aux problèmes de l'augmentation de la demande, de la pollution des ressources et de la gouvernance dans la gestion de ces ressources, ajoutant que le plan est une synthèse des plans directeurs d'aménagement intégré des ressources hydrauliques, élaborés par les Agences des bassins hydrauliques du Maroc. Pour Mme Afilal, les ressources en eau constituent l'un des piliers du développement économique et social et un facteur déterminant dans la stabilité et la paix sociale, soulignant l'expérience utile et très importante accumulée par le Maroc dans le domaine de la gestion et de la mobilisation des ressources en eau à travers notamment la politique des grands et moyens barrages en vue de garantir l'offre et satisfaire les besoins de la population en eau potable et en eau d'irrigation. Elle a insisté à cet égard sur la bonne gouvernance et la mise à niveau de l'arsenal législatif et institutionnel pour relever les défis ayant trait à la mobilisation des ressources, faire face à la demande croissante sur l'eau et garantir l'accès équitable de tous les citoyens à l'eau, ajoutant que la loi No 10/95 a fait des agences des bassins hydrauliques des outils efficaces permettant une gestion efficace et décentralisée de l'eau. Concernant l'agence du bassin hydraulique de Sebou, la ministre a relevé que ce bassin fait face à de nombreuses contraintes concernant principalement la raréfaction des ressources, la répartition inégale dans l'espace et dans le temps et la pollution, ainsi que les inondations et l'érosion, précisant que la gestion et la résolution de ces problèmes nécessitent d'importants moyens financiers et humains qui requièrent l'implication de tous les intervenants dans ce chantier national de la gestion rationnelle des ressources hydrauliques. Les membres du conseil d'administration de l'Agence du bassin hydraulique du Sebou ont examiné, lors de cette réunion, l'état des ressources en eau dans le périmètre d'intervention de l'agence, et qui souffrent d'une surexploitation due à la sécheresse et au développement des superficies d'irrigation privées. En effet, les besoins en eau potable et industrielle dans la région devront atteindre 446 m3 en 2030, soit une augmentation globale de 85 pc par rapport à l'état actuel. Les superficies irriguées passeront également de 355.000 ha actuellement à plus de 412.000 ha à cette échéance selon les prévisions du plan Maroc Vert, soit une extension de 16 pc, alors que les besoins annuels en eau d'irrigation augmenteront de 2.873 millions de m3 à l'heure actuelle à 232 millions à cette date. En plus de la situation hydrologique, les membres du conseil ont examiné et adopté le programme d'action de l'agence pour 2014, son budget, ainsi que des projets de conventions de partenariat dans le domaine de la lutte contre les inondations et le projet du contrat de la nappe Fès-Meknès.