La délégation marocaine participant à la 3ème session du conseil ministériel maghrébin chargé de l'eau et de l'irrigation, qui s'est tenu jeudi à Tunis, a mis en exergue la politique du Maroc en matière de gestion de l'eau qui a permis de surmonter le phénomène de la rareté de cette denrée vitale en raison des contraintes climatologiques et hydrologiques. Le président de la délégation, l'ambassadeur du Maroc à Tunis, M. Najib Zerouali Ouarthi, a rappelé, à cet égard, la politique des barrages lancée par feu SM Hassan II en 1967, et la Haute sollicitude dont SM le Roi Mohammed VI entoure le secteur de l'eau, afin d'en faire un levier pour le développement du Maroc. Cette politique avisée a permis de doter le Maroc d'un large réseau de barrages d'une capacité totale de près de 17 milliards m3, en plus de la mise en place d'infrastructures d'exploitation des nappes phréatiques et de distribution de l'eau sur tout le territoire dans le cadre de la solidarité nationale, ainsi que le développement des réseaux de distribution de l'eau potable, de l'eau d'irrigation et de l'assainissement liquide, a-t-il indiqué. Ces efforts ont été nécessaires pour accompagner la croissance démographique et le développement économique du Maroc, à travers la généralisation de l'accès à l'eau potable, l'irrigation de plus de 1,5 million de ha, la production de l'électricité et la prévention des inondations, a noté M. Zerouali. Il a aussi relevé d'autres réalisations au niveau juridique et institutionnel, ayant consolidé le principe de gestion participative et consensuelle, dont la mise en œuvre est pilotée par le Conseil supérieur de l'eau et du climat et les agences des différents bassins hydrauliques. Par ailleurs, le département ministériel chargé de l'eau a procédé à l'actualisation de la stratégie nationale de l'eau, dégageant des plans prospectifs qui ont pour but de renforcer les acquis et de répondre à la croissance continue de la demande, a ajouté l'ambassadeur. Cette stratégie prévoit des mesures opérationnelles au court, moyen et long terme, qui permettront de récolter 5 milliards de m3 d'eau supplémentaires pour répondre aux besoins attendus à l'horizon 2030, a-t-il précisé. La moitié de cette quantité devra être assurée par l'adoption de nouveaux procédés en matière d'économie de l'eau, alors que le reste proviendra notamment des techniques de désalinisation de l'eau de mer, de la construction de nouveaux barrages et de la récupération de l'eau de pluie. A cet égard, la cadence de construction de nouveau barrages sera augmentée pour atteindre 1.000 petits barrages et 60 grands barrages à l'horizon 2030, dans le cadre d'un partenariat entre l'Etat et les autres partenaires. Cette nouvelle stratégie accorde aussi une grande importance au développement durable et à la lutte contre la pollution des ressources en eau, à travers le développement des techniques et le renforcement de l'expertise marocaine dans ce domaine.