«Quand les artistes jouent des matières» se déroulera jusqu'au 28 septembre à la galerie Fan-Dok de Rabat. Il s'agit d'une exposition étincelante de supports, de matières et de couleurs. Les locaux sont meublés des travaux de vingt-quatre artistes plasticiens. Chaque artiste dévoile le travail qui lui est propre en utilisant des objets et des matières qui peuvent se présenter à première vue véniel. C'est le cas d'une caisse de sardines, des éponges végétarisées, de l'écriture «alguée» en gravure, du tutu en papier de palmier sur toile, de la peau support à la peau en lanières comme matière, des sachets d'emballage de ciment et des anciennes toiles d'emballage du sucre. «Certains artistes disent avoir été interpellés par des objets au hasard de rencontres pour y déposer une émotion, une pensée. D'autres ont choisi des matières et matériaux qui soient le plus justement alliés à leur projet. Souvent aussi, on entend des artistes dire qu'ils s'amusent en travaillant et ainsi ils se sont amusés à travailler des supports et des médiums insolites», explique Hakima Lebbar, directrice de la galerie Fan Dok. Ainsi le public pourra découvrir l'œuvre de l'artiste Myriam El Haik. Celle-ci propose des écritures en pastel à l'huile sur papier ou sur tissu qui se forme des traces de pas d'oiseaux. L'exposition montre également l'œuvre de Marta Simeon. Cette artiste allie papier d'art, papier de soie, gravure et peinture pour un chien/cheval de son univers imaginaire. Y figure aussi «La mouche», œuvre de Mohamed Abounacer. Il s'agit d'une sculpture de bric et de broc faite entièrement de matériaux de récupération. Cette mouche a remporté le 3ème prix au festival de l'étrange d'Essaouira en 2010. L'éponge devient arbres et les fils de fer racines pour accompagner les migrations de Houda Terjuman. Smaïl Bourqaiba raconte, pour sa part, la source de Bzou qui donne cette qualité au tissage Bzioui, les vendeuses de pain et d'autres scènes quotidiennes de sa région en soulignant les contours des sujets de lanières de cuir sur de la peau. L'exposition donne également à voir l'œuvre de Souhail Benazzouz. Celui-ci a utilisé des anciens sacs de sucre avec des paons bleus qu'il a intégré dans son travail. Abdelaziz Zerrou propose, à son tour, des sloughis sur toile synthétique où la transparence de son travail va laisser apparaître l'imprimé de la toile. Et pour revenir à l'écriture, Mohamed Zouzaf joue avec des signes berbères sous sa plume de brou de noix sur de la peau tendue.