« La Ligue arabe doit s'imposer comme un groupement capable d'accompagner les changements que connaissent actuellement les sociétés arabes ». Un impératif qu'a souligné Salaheddine Mezouar ministre des Affaires étrangères et de la coopération présidant la 141ème session du Conseil de la Ligue arabe dont les travaux se sont ouverts, dimanche au Caire. Et pour cause, la question Palestinienne, la situation en Syrie, la lutte contre le terrorisme dans les pays arabes sont autant de problématiques qui exigent « une nouvelle approche aux questions arabes en vue de trouver une solution aux conflits et avancer vers l'avenir » a fait savoir M.Mezouar. En effet, cette session du Conseil de la Ligue arabe au niveau des ministres des AE sous la présidence du Maroc intervient alors que la cause palestinienne connaît un nouveau tournant. « Les agissements israéliens visent à saper les efforts menés pour relancer les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens et l'escalade, sans précédent, de la cadence de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés » a déploré M.Mezouar. Le responsable a relevé, dans ce cadre, la poursuite de la confiscation des terres et du pillage des biens et des villes palestiniennes assiégées en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, de même que l'isolement de la ville sainte d'Al Qods Acharif dans une tentative de masquer son identité religieuse et culturelle, en violation flagrante des résolutions onusiennes, portant ainsi une claire provocation des sentiments des Arabes et des Musulmans. Ces agissements sont la preuve qu'Israël cherche uniquement à gagner du temps pour imposer sa politique de colonisation à un peuple désarmé et à saboter le processus de paix sur lequel "nous tablons pour mettre fin à l'occupation israélienne et aboutir à l'établissement d'un Etat palestinien indépendant avec Al Qods Acharif comme capitale", a-t-il dit. S'agissant de la crise syrienne, M. Mezouar pointe du doigt une situation qui complique davantage les efforts déployés par les pays arabes et la communauté internationale pour parvenir à une issue à ce conflit dans le court terme. Il a ainsi mis en avant le climat de pessimisme qui est de mise après la Conférence de Genève 2 qui a été suivie par des négociations entre le régime syrien et la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution. M.Mezouar a, en revanche, noté que la dernière résolution du Conseil de sécurité de l'Onu constitue un tournant positif dans le traitement du volet humanitaire de cette crise dans le sens où elle appelle à lever le blocus sur les villes syriennes, à stopper les attaques contre les civils et à faciliter l'accès des civils et des caravanes humanitaires, tout en envisageant la possibilité de prendre de nouvelles mesures en cas d'entraves à ces opérations. Le ministre a, par ailleurs, mis en garde contre la propagation inquiétante des phénomènes d'extrémisme et de terrorisme, des fléaux transfrontaliers, se disant convaincu que le défit du terrorisme reste difficile à relever sans une coopération sur les plans bilatéral et multilatéral.