Les travaux de la 141ème session du Conseil de la Ligue arabe se sont ouverts, dimanche au Caire, au niveau ministériel sous la présidence du Maroc, représenté par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar. La séance inaugurale a vu, pour la première fois, la participation de Barnaba Benjamin, ministre des Affaires étrangères du Soudan du Sud, du président du Comité pour l'exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, M. Abdou Salam Diallo et de M. Ahmad Jarba, président de la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution syrienne. Ouvrant cette séance, M. Mezouar a indiqué que cette nouvelle session du Conseil sera l'occasion d'examiner les moyens de faire face aux importants défis dont fait face la Oumma arabe à la lumière de la persistance de phénomènes de la violence et de l'extrémisme qui menacent la stabilité des Etats. Pour faire face à cette situation, il s'avère nécessaire de faire en sorte que la Ligue arabe s'impose comme un groupement capable d'accompagner les changements que connaît actuellement les sociétés arabes, a dit le ministre, appelant à une nouvelle approche aux questions arabes en vue de trouver une solution aux conflits et avancer vers l'avenir. M. Mezouar a, à cet égard, noté que l'actuelle cette session du Conseil de la Ligue arabe intervient alors que la cause palestinienne connaît un nouveau tournant notamment à cause des agissements israéliens visant à saper les efforts menés pour relancer les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens et par l'escalade, sans précédent, de la cadence de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés. Le responsable a relevé, dans ce cadre, la poursuite de la confiscation des terres et du pillage des biens et des villes palestiniennes assiégées en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, de même que l'isolement de la ville sainte d'Al Qods Acharif dans une tentative de masquer son identité religieuse et culturelle, en violation flagrante des résolutions onusiennes, portant ainsi une claire provocation des sentiments des Arabes et des Musulmans. Ces agissement sont la preuve qu'Israël cherche uniquement à gagner du temps pour imposer sa politique de colonisation à un peuple désarmé et à saboter le processus de paix sur lequel «nous tablons pour mettre fin à l'occupation israélienne et aboutir à l'établissement d'un Etat palestinien indépendant avec Al Qods Acharif comme capitale», a-t-il dit. S'agissant de la crise syrienne, M. Mezouar a fait observer que les derniers développements de la situation en Syrie ont donné lieu à des drames, sans précédent, dans le monde arabe, ce qui complique davantage les efforts déployés par les pays arabes et la communauté internationale pour parvenir à une issue à ce conflit dans le court terme, mettant en avant le climat de pessimisme qui est de mise après la Conférence de Genève 2 qui a été suivie par des négociations entre le régime syrien et la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution. Le responsable a, en revanche, noté que la dernière résolution du Conseil de sécurité de l'Onu constitue un tournant positif dans le traitement du volet humanitaire de cette crise dans le sens où elle appelle à lever le blocus sur les villes syriennes, à stopper les attaques contre les civils et à faciliter l'accès des civils et des caravanes humanitaires, tout en envisageant la possibilité de prendre de nouvelles mesures en cas d'entraves à ces opérations. Le ministre a, par ailleurs, mis en garde contre la propagation inquiétante des phénomènes d'extrémisme et de terrorisme, des fléaux transfrontaliers, se disant convaincu que le défit du terrorisme reste difficile à relever sans une coopération sur les plans bilatérale et multilatérale. La présence d'armes de destruction massive dans la région du Moyen-Orient est une autre menace de nature à hypothéquer l'avenir de la région et du monde, selon M. Mezouar, qui a mis l'accent sur la nécessité d'intensifier les efforts en vue d'arrêter la propagation de ces armes dans la perspective d'instaurer une sécurité globale. Le ministre a réitéré, dans cette optique, l'engagement du Maroc à défendre le désarmement en tant que choix stratégique reflétant son attachement aux valeurs de paix, de sécurité et du principe de règlement pacifique des conflits, mettant en exergue l'importance de l'adhésion de tous les pays de la région du Moyen-Orient au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et aux accords de garanties généralisées avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), afin d'assurer le succès de la Conférence internationale sur la création d'une zone exempte d'armes nucléaires et autres armes de destruction massive au Moyen-Orient. Les travaux de la 141ème session du Conseil de la Ligue arabe se pencheront sur différents aspects de l'action panarabe sur les plans politique, économique, social, financier, administratif et sécuritaire. Les travaux seront axés également sur le rapport du secrétaire général de la Ligue arabe sur le développement de cette organisation, ainsi que sur le projet de l'ordre du jour du prochain Sommet arabe prévu les 25 et 26 mars courant au Koweït, et la révision du projet des statuts de la future Cour arabe des droits de l'Homme.