Au Maroc d'aujourd'hui, le taux de mortalité infantile demeure très élevé. Annuellement, sur les 600.000 bébés qui viennent au monde, plus de 12.000 le quittent à la naissance et près de 24.000 sont handicapés à vie. Pour éviter ce drame, il aurait suffi qu'ils soient pris en charge dans de bonnes conditions durant les trois premières minutes après l'accouchement. Inconcevable et pourtant vrai. C'est dans ce sens que l'association marocaine Al-Hayat Chaines de Vie a mené son combat et c'est dans ce même sens qu'elle s'est vue décerner, le 13 mars 2013, le prix international «MSD for Mothers» par le laboratoire MSD. Une enveloppe de 500.000 dollars pour sauver des nouveau-nés en accompagnant l'association Al Hayat dans son programme de formation des sages-femmes et de lutte contre la mortalité maternelle et néonatale. Ce don d'un demi-million de dollars, réparti sur 3 ans, fait partie d'une initiative mondiale qui octroie des prix annuellement dans près de 20 pays à travers le monde. «Le décès maternel et néonatal de complications pendant la grossesse et l'accouchement est l'une des plus anciennes et les plus évitables tragédies sanitaires dans le monde», a déclaré Patrick Jordan, directeur général de MSD pour la région du Maroc, Tunisie et Afrique francophone. Dans ce sens, et s'inscrivant dans une vision d'atteinte des Objectifs de développement du millénaire (OMD) à l'horizon 2015, l'action de ladite association ambitionne de réduire de deux tiers la mortalité des nouvelles naissances et de trois quarts les mortalités maternelles à l'accouchement. Le noyau d'action et le message que l'association Al Hayat tâche d'ancrer est pourtant simple. Ces 12.000 âmes auraient pu être sauvées en respectant scrupuleusement les 4 chaînes de vie : la chaleur, l'allaitement maternel, l'hygiène et l'oxygène. Il est à noter qu'au Maroc, 75% de la mortalité et des handicaps des bébés peuvent être réduits en respectant ces éléments précités. Aujourd'hui dans son programme, l'association Al Hayat insiste sur l'importance d'une intégration effective des soins obstétricaux d'urgence, des soins prénatals et post-partum dans l'éducation fondamentale et la formation médicale continue des professionnels de la santé impliqués dans le suivi de la grossesse et l'accouchement. Elle met également l'accent sur le devoir de valoriser et de soutenir les activités visant à garantir les accouchements effectués par des infirmières accoucheuses qualifiées. D'après le professeur Mly Driss Alaoui, président d'Al Hayat-Chaines de vies, «ces objectifs seront atteints en soutenant la mise en œuvre des sessions de formation pour les sages-femmes opérant dans les zones rurales, et des campagnes de sensibilisation ciblant les femmes vivant dans les zones rurales et semi-urbaines».