Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a annoncé l'octroi d'une subvention d'un million de dollars en faveur du Mécanisme Africain d'Evaluation par les Pairs (MAEP), lors de son discours au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de ce mécanisme, tenu dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba. Cette initiative coïncide avec des événements politiques majeurs au sein de l'Union africaine, notamment l'élection du poste de vice-président de la Commission de l'Union et la compétition pour le siège de l'Afrique du Nord au sein du Conseil de paix et de sécurité de l'organisation. Mais une question s'impose : ces aides représentent-elles réellement un soutien au développement africain ou sont-elles simplement une carte politique ? Ce n'est pas la première annonce de ce type. Déjà lors du sommet de l'Union africaine en 2023, l'Algérie s'était engagée à allouer un milliard de dollars pour financer des projets de développement sur le continent à travers l'Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement. Ces montants, présentés comme des investissements extérieurs, suscitent une vive controverse en Algérie, où l'économie nationale traverse une crise profonde, marquée par la baisse du pouvoir d'achat, le manque de liquidités et la détérioration des services de base. Si ces fonds sont réellement destinés au développement africain, les Algériens comme les Africains ont le droit de connaître en détail comment ils sont dépensés. Quels sont les projets réalisés ? Quels sont les véritables retours sur investissement ? Certains estiment que ces sommes ne sont qu'une tentative d'accroître l'influence politique de l'Algérie au sein de l'Union africaine, notamment dans un contexte de tensions persistantes autour de dossiers sensibles, comme la question du Sahara marocain et le soutien au Front Polisario. Dans ce contexte, une question plus fondamentale se pose : l'Algérie peut-elle réellement se permettre ces dons alors que les citoyens algériens font face à des difficultés de plus en plus grandes ? Et les Africains eux-mêmes perçoivent-ils ces "cadeaux" comme un soutien sincère au développement ou simplement comme des manœuvres tactiques ? Ce dont l'Afrique a besoin aujourd'hui, ce ne sont pas seulement des fonds annoncés lors de sommets, mais des projets concrets ayant un impact réel sur les populations, ainsi que des plans transparents qui renforcent la crédibilité et le véritable partenariat, et non de simples surenchères politiques.