Le conseil de la ville de Casablanca a tenu vendredi dernier sa session ordinaire au titre du mois d'octobre. L'ordre du jour composé de pas moins de 37 points a été adopté dans une atmosphère ponctuée par la cacophonie et le brouhaha. Retour sur les travaux de cette session. Les travaux de la session, qui était prévue à 9 heures, n'ont démarré qu'à 11 heures. Le maire de la ville, Mohamed Sajid, visiblement perturbé par l'effritement de sa majorité et les critiques virulentes de certains membres du parti du «Tracteur», a trouvé du mal à instaurer le calme pour ouvrir la session. Et vers 18 heures, l'ordre du jour composé de 37 points a été adopté. Incroyable mais vrai. Lors des moments du vote, le tapage des uns et des autres transformait la salle en un boucan d'enfer. Il était incontestablement difficile d'identifier qui votait pour ou contre. Le point concernant l'augmentation de la dotation qui sera allouée aux entreprises chargées de la collecte des ordures ménagères en 2011 n'a été approuvé que par 39 voix alors que 30 élus criaient au scandale dans la salle. Le maire avait décidé de revoir à la hausse la dotation accordée à ces entreprises même si elles ne respectaient pas le cahier des charges. Une enveloppe de pas moins de 9 milliards de centimes sera ainsi additionnée aux 30 milliards prévus dans la convention qui lie les deux parties. Et comme lors des précédentes sessions, la question de spéculation immobilière a été fortement soulevée. On dirait qu'on est dans un espace fréquenté par les promoteurs immobiliers et leurs courtiers et non pas dans un conseil de représentants des habitants de la plus grande ville du royaume. Un point concernant le terrain de l'ancienne décharge de Médiouna et l'éventuel changement de l'emplacement de la nouvelle décharge ont failli provoquer un tollé au sein du conseil. Des élus, dont l'un avait un sparadrap à la bouche en guise de protestation contre des menaces qu'il aurait reçues, parlaient clairement de spéculation. Ces points en corrélation avec l'immobilier renvoyaient à l'histoire du lot de terrain situé à la périphérie de la ville et que le maire avait programmé durant le précédent mandat pour «expropriation de propriété» en vue d'y installer des bidonvillois de Aîn Chock. Après la protestation des élus, le maire a reporté ledit point sans jamais le reprogrammer à l'ordre du jour d'une session. Quel est aujourd'hui le sort du terrain en question ? Cela se déroulait et se disait devant le représentant de l'autorité locale, les membres du conseil de la ville, les représentants des médias et les fonctionnaires de la commune urbaine ainsi que des citoyens. Vivement l'ouverture d'une enquête pour tirer au clair toutes ces affaires qui tiennent en haleine l'opinion publique casablancaise. B.A Point de mire Les OMD de la ville Incontestablement, c'est de la politique de «partage de privilèges» qu'il s'agit au conseil de la ville de Casablanca. Les partis de Gauche ayant condamné sans appel la politique du Bureau de la mairie, lors d'un procès symbolique tenu peu avant sa reconduction, l'ont souligné sans ambages. Au moment où les différentes instances du pays travaillent d'arrache-pied pour la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), certains élus œuvrent pour réaliser leurs Objectifs du mandat pour le développement (OMD). Ce sigle est devenu d'usage chaque fois que des citoyens font allusion à des élus, rompus à la roublardise, à propos d'innombrables profits qu'ils tirent de leur présence au sein du Conseil de la ville. C'est devenu un secret de Polichinelle. Des élus, ayant atterri à la commune urbaine en 2003, avec des visages ridés et des épaules affaiblis par le poids de la misère, ont changé de statut social. Ils sont devenus incontournables dans une ville impitoyable. Des ascensions fulgurantes. Des puissances à craindre. Ils distribuent des promesses aux électeurs pour arracher leurs voix et disparaissent juste après le verdict des urnes. Ces élus, au double langage, ont assimilé cet adage selon lequel les promesses n'engagent que ceux qui y croient. La mascarade ayant émaillé la dernière session ordinaire du Conseil de la ville de Casablanca démontre bel et bien cet état de choses. Des élus ont manœuvré pour inscrire à l'ordre du jour de la session des points relatifs à des lots de terrain, des marchés de gré à gré, etc. Et lorsque d'autres se sont manifestés contre l'inscription de ces points «douteux» à l'ordre du jour de la session, le maire s'est contenté de les suspendre, en avançant que des débats seront engagés pour que les questions soulevées soient discutées. Ces points auront le même sort que celui du projet de l'expropriation de propriété d'un terrain à la périphérie de la ville lors du précédent mandat pour le relogement des bidonvillois de Aîn Chock. A cette époque, le maire, sous pression de la protestation de l'ensemble des élus, a ajourné ledit point. Et il ne l'a jamais reprogrammé comme il l'avait annoncé. C'est dire qu'il y avait anguille sous roche. Désolant. B.Amenzou Pignon sur rue Derb El Kabir : un «guerrab» hors d'état de nuire Dans le cadre des actions préventives et des campagnes d'assainissement effectuées par les limiers de la police judiciaire du district de police d'Al Fida Mers Sultan, il a été procédé dernièrement à la mise hors d'état de nuire d'un vendeur clandestin d'alcool (guerrab ). Ce dernier exerçait ses activités illicites sur la rue N° 42, au vieux quartier de derb El Kabir. Après son arrestation, les limiers d'Al Fida ont saisi à son domicile environ 266 bouteilles de différentes marques d'alcool. La neutralisation de ce vendeur clandestin d'alcool a été accueillie avec grande satisfaction par les citoyens de la zone. Avenue Al Massira : un réaménagement onéreux ! Le dossier de réaménagement de l'Avenue Al Massira est dans le lot des marchés pointés du doigt par les magistrats de la Cour des comptes. Et dernièrement, il est parmi les dossiers objet d'inspection d'une équipe de l'administration territoriale. Le coût de ce projet serait jugé très onéreux voire même excessif par des sources du Conseil de la ville. Y avait-il anguille sous roche lors de la passation du marché ou encore lors de la réalisation des travaux ? C'est la question à laquelle répondront les équipes d'inspection ayant atterri dans la ville. Complexe «Lido-Paradise» : des biens de la ville mal gérés Des biens de la ville de Casablanca, cédés au privé dans le cadre de formules de gestion déléguées, sont mal gérés. Le cas du complexe «le Lido Paradises» à Aîn Diab interpelle à plus d'un titre. Ce complexe «le Lido Paradies», d'une superficie de 29.200 mètres carrés, sis à la Corniche d'Aïn Diab, à côté de l'établissement hôtelier Riad Salam, a été cédé à une entreprise privée en 2000 pour une durée de dix ans. A la veille des élections de 2003 et l'entrée en vigueur de la formule de l'unité de la ville, le bail a été prolongé par les décideurs de la défunte commune urbaine d'Anfa. Le nouveau bail a été fixé à 45 ans ! Selon le contrat de concession, l'entreprise bénéficiaire s'est engagée à investir 33 millions de dirhams. L'investissement porte notamment sur l'introduction d'équipements modernes, la construction d'un hôtel cinq étoiles d'une capacité de 100 lits, un parking souterrain de 2 niveaux et l'aménagement d'un espace vert. L'entreprise s'était alors engagée à achever totalement les travaux avant l'année 2011. Mais jusqu'à présent, les travaux en question n'ont même pas démarré ! Incroyable mais vrai. Flash Flash Flash Flash Flash Flash Flash Flash Flash Flash Flash Flash Paris-Casablanca : favoriser l'échange d'expériences Les mairies de Casablanca et de Paris ont signé, jeudi, une déclaration conjointe visant à favoriser l'échange d'expériences entre les deux villes. Signée par les deux maires, Mohamed Sajid et Bertrand Delanoë, cette déclaration fait suite au pacte d'amitié et de coopération scellé en 2004 et marque une nouvelle étape dans la coopération bilatérale. Elle porte sur des projets d'intérêt commun notamment la valorisation des théâtres municipaux à Casablanca à travers la mise en place d'ateliers de formation en matière de scénographie, de machinerie, de programmation et de médiation, l'accompagnement du lancement de Cas'art, l'échange d'expériences en matière de revalorisation de friches industrielles, à travers la reconversion des anciens abattoirs de Casablanca et l'appui de la ville dans ses démarches d'aménagement urbain.En marge de la cérémonie de signature, M. Bertrand Delanoe, également président de l'Association Internationale des Maires Francophones (AIMF) a tenu une séance de travail avec M. Sajid, élu récemment trésorier général de cette organisation, portant sur la coopération bilatérale entre les deux villes en général et l'aménagement urbain et le domaine de la culture en particulier. Mustapha Rahine : le mutisme L'élu Mustapha Rahine, ayant rallié le «Tracteur» à la veille des communales du 12 juin 2009, se démarque lors des sessions ordinaires du Conseil de la ville de Casablanca par la dénonciation de ce qu'il qualifie «d'irrégularités graves» entachant la gestion des affaires locales à Casablanca. Lors des travaux des commissions préparatoires de la session d'octobre, il a soulevé que des ambigüités entourent un point concernant le terrain de l'ancienne décharge de Casablanca. L'intervention de cet élu laissait entendre que des lobbies de l'immobilier ont fait main basse sur la ville. Le point en question a été ajourné. Mais, le jour de la session, cet élu de Moulay R'chid est venu avec l'index de la main levée et la croix rouge sur sa bouche fermée par un sparadrap. Qui lui a interdit de parler ? Qui l'a menacé ? Son parti le «Tracteur» n'a émis aucun communiqué à la suite de cette manière de protestation. Et aucune enquête n'a été ouverte quant à ses allégations ? Précarité et maladies chroniques Said Ben El Fellah, résidant au douar Ouled Lahcen, tribu ouled Bouzerrara à Sidi Bennour, souffre de plusieurs maladies chroniques, notamment au niveau du cou. En plus d'un cancer du cou, l'ayant obligé à recourir à un système artificiel de respiration, le pauvre est diabétique. A cause de sa précarité, il ne parvient plus à s'en sortir avec ses maladies chroniques. Il lui faut, d'après son dossier médical, plus de 4000 dirhams pour les médicaments chaque mois. Ce père de trois enfants s'est adressé à notre journal pour exposer ces souffrances espérant à ce que sa demande tombe dans les oreilles d'un bienfaiteur. Tél : 0667552133. Tranche d'histoire La Métropole, une cité ancienne qui date de l'âge préhistorique On a coutume d'associer l'histoire de la Région du Grand Casablanca à l'ère moderne et plus précisément à l'époque post coloniale. Certes, Casablanca n'a connu son émancipation et son rayonnement national comme pôle névralgique dans le tissu économique que durant la première moitié du 20ème siècle. Mais Casablanca est aussi une cité ancienne qui date de l'âge préhistorique. En témoignent les fouilles archéologiques qui ont révélé des traces de vie de l'homme de la préhistoire dénommé à juste titre « l'homme de Sidi Abderrahmane » du nom du site du même nom découvert, entre autre, dans cette région. Les principaux autres sites sont : « LISSASFA» dont l'âge est estimé entre cinq et six millions d'années. «AHLAGHLAM», vieux de 2.500.000 ans et ayant connu l'existence de «L'Heberian» l'ancêtre du cheval. «OULED HMIDA », comprenant plusieurs sites dont les plus célèbres sont : - THOMAS1 : ce site témoigne de la première présence de l'être humain depuis un million d'années. - Sidi Abderrahmane, appartenant à la fin de l'âge de la pierre. Il a donné son nom à l'homme qui a habité cet endroit pour une longue période. Qui a fondé Anfa ? Les historiens appelaient indifféremment Anfa, Anafa ou Anafi, l'air géographique qu'occupe actuellement la préfecture d'Anfa. Néanmoins, aucun d'entre eux n'a déterminé avec précision le vrai fondateur d'Anfa. Certains, comme Ibnou El Wazzane (Léon l'africain) prétendaient que la cité fut fondée du temps des Romains, d'autres plaidaient plutôt en faveur des phéniciens. Cependant, la majorité des historiens affirme que se sont les berbères de Zenata qui ont construit Anfa. Celle-ci a été réputée par ses Oulémas, ses soldats et par son commerce florissant. Sous l'égide de la dynastie Mérinide, Anfa demeure une petite ville ouverte sur les transactions maritimes avec l'étranger notamment avec l'Espagne et le Portugal. Ses habitants furent des marins et des pirates qui n'hésitaient pas à attaquer les bateaux surtout des portugais. Ces derniers et pour protéger leur commerce envahissaient et détruisaient complètement Anfa vers l'année 1468. En 1515, les Portugais voulaient construire une forteresse mais leur défaite face aux Mérinides les a dissuadés. Puis, la cité sombra dans l'oubli et ne laissant que le mausolée de Sid Allal Quairaouani comme témoin d'une civilisation florissante. Anfa devient Dar Al Baida Sous le règne de la dynastie Alaouite au temps du Sultan Sid Mohammed Ben abdellah (1757-1790) la cité renaissait de ses cendres et devenait « Dar Al Baida » (Maison Blanche) ou Casablanca selon la dénomination espagnole. Grâce aux impôts imposés aux tribus de Chaouia, le Sultan Mohammed Ben Abdellah a pu bâtir une forteresse qui servait en premier temps de camp pour les soldats et qui devint ultérieurement une destination privilégiée des tribus de Doukkala et de Chaouia. Vers 1830, le commerce à Casablanca connaissait un développement certes lent mais régulier. Cette croissance s'est accrue d'une façon significative sous le règne de Moulay Hassan 1er à telle enseigne que Casablanca devenait un point d'attrait pour les commerçants et les artisans du royaume en général et de Fès et Marrakech en particulier. C'est en 1912, que fut décidée la construction à Casablanca du premier grand port moderne du Royaume. C'était un tournant historique qui affecta le destin de Casablanca. Le développement économique de la Région s'est intensifié par l'activité portuaire et draina les investissements nationaux et étrangers donnant ainsi naissance à une ville moderne devenue aujourd'hui la capitale économique du Royaume. Source : casablanca.blogs.ma A chaque jour suffit sa peine... Après un bref entretien en aparté avec le président de l'arrondissement de Sidi Othmane, M.Haddadi, le SG du conseil de la ville, M.Zbir pointe son index vers le huitième vice-président M.Kartaoui, lors des travaux de la session du conseil de la ville vendredi dernier. Par ce geste peu poli, que cherche M.Zbir ? La réaction qui suivra, celle du baiser sur l'épaule, explique qu'il y avait une certaine accusation. Laquelle ? C'est la question que l'on se pose…. (Ph Akil Macao) Bouskoura «ville pilote» de l'habitat anarchique On dirait que c'est la fin de l'Etat de droit dans la zone de Bouskoura. En effet, la région est devenue depuis quelques temps un site de l'habitat anarchique par excellence. Au moment où les pouvoirs publics édifient des villes satellites dans les régions des grandes agglomérations, des lobbies de l'immobilier et d'autres spéculateurs bâtissent des villes de l'habitat anarchique, sous toutes ses formes, dans la région du Grand Casablanca. Un lotissement de pas moins de trois hectares a été morcelé en petits lots sur lesquels ont été construites des habitations anarchiques. Aujourd'hui, c'est toute une population qui y réside. Environ 5000 personnes, selon des associations locales. Un fief électoral. Il suffit d'accueillir uniquement les voix de cette pauvre localité pour aller à la Commune et même à l'Hémicycle. Incroyable mais vrai. Comment cela échappe aux contrôles et aux descentes des autorités compétentes ? C'est la question qui revient sur toutes les lèvres surtout quand ont sait que des élus ont été démis de leurs fonctions et certains ont été traduits devant la justice à cause notamment de la prolifération de l'habitat anarchique dans la région (Lahraouine, Médiouna, Ain Chock).