La rentrée au conseil de la ville se prépare dans la confusion. Une session extraordinaire est lancée par le PJD et par le wali, mettant Sajid dans l'embarras. Le conseil de la ville de Casablanca tiendra-t-il une session extraordinaire, le lundi 3 octobre ? Difficile de donner une réponse exacte à cette question, tant les choses demeurent compliquées dans le tour de table de la mairie de la métropole économique. « Sous la pression du secrétaire général du PJD, Abdelilah Benkirane, le groupe des conseillers de la Lampe a eu, mardi, une réunion avec le maire Mohamed Sajid, en vue de la tenue d'une session extraordinaire. Les deux partis se sont même mis d'accord sur l'ordre du jour, comprenant notamment trois points : le grand théâtre, le tramway et la construction d'un pont à Sidi Maârouf », nous confie un membre du conseil de la ville. « Des projets dont le coût est estimé à plus de 900 milliards de centimes », nous apprend la même source. Et de s'interroger sur « l'utilité de discuter ces questions, alors que la paralysie touche le fonctionnement même de la mairie. Une mairie qui n'a pas tenu plus de quatre sessions. Pire, les commissions appelées à examiner ces projets ne se sont pas réunies depuis des mois ». Les élus du PJD ne sont pas les seuls à appeler à la tenue d'une session extraordinaire. Le même jour, des entretiens entre les élus islamistes et Mohamed Sajid ont connu l'entrée en lice du wali de Casablanca. « Par le biais d'une lettre, Mohamed Halab a enjoint au maire de réunir le conseil de la ville en une session extraordinaire, avec quasiment le même ordre du jour », précise notre interlocuteur. « Une missive qui a fortement mis dans l'embarras Sajid », ajoute la même source. Et pour cause, « les PJDéistes auraient brandi la menace de boycotter la session, prévue normalement lundi, au cas où elle serait tenue à l'initiative du représentant de l'administration territoriale », explique la même source. Sous couvert d'anonymat, un autre membre du conseil de la ville remet en question l'utilité de tenir une session extraordinaire avec un tel ordre du jour, avançant que « le projet du grand théâtre ne coûte pas le moindre centime à la mairie ; son financement étant assuré par les ministères de l'Intérieur et de la Culture ». «La solution réside en la dissolution du conseil de la ville, et ce, en application de l'article 25 de la Charte communale. Un droit accordé à l'Administration en cas de tenue de deux ou trois sessions». Aziz Moumen, conseiller de l'Istiqlal Que pense l'opposition de tout ce qui se trame à la mairie de Casablanca ? Aziz Moumen de l'Istiqlal ne voit nullement l'intérêt d'appeler, à tout prix, à tenir des sessions si celles-ci doivent ensuite être suspendues, faute de quorum. Pour cet élu du parti de la Balance, « la solution réside en la dissolution du conseil de la ville, et ce, en application de l'article 25 de la Charte communale, un droit accordé à l'administration en cas de tenue de deux ou trois sessions ». Certaines informations font état de la paralysie que connaît la mairie de Casablanca. Une paralysie qui aurait un impact négatif sur la bonne marche de certains arrondissements – notamment à cause du retard de la perception des subvention. Ce que Aziz Moumen réfute catégoriquement. « A titre d'exemple, l'arrondissement de Ben M'sik a reçu du conseil de la ville une subvention de 400 millions de centimes », conclut-il. La session extraordinaire de lundi devrait être suivie par une autre, ordinaire celle-là, en octobre ; la plus importante du calendrier des mairies et autres communes et consacrée essentiellement au Budget 2012. Un autre casse-tête pour Sajid.