Le bureau de la mairie de la ville ocre comptait deux élus du PJD. L'un a préféré quitter le navire islamiste, alors que le second a été évincé, lundi, lors d'une session extraordinaire. Plus de PJD au bureau de la mairie de Marrakech. Son dernier représentant, Mohamed Larbi Belkaid, a été démis de ses fonctions de 4e vice-président chargé des recettes. Une décision prise dans l'après-midi du lundi par les membres du conseil de la ville réunis en session extraordinaire. L'opération de vote a donné les résultats suivants : 72 voix pour, 2 contre, 4 bulletins annulés et aucune abstention. Pour leur part, les huit élus que compte le parti de la Lampe dans la mairie de la ville ocre ont boycotté la réunion. Comme il fallait s'y attendre, le PJD local, lors d'un point de presse, a vivement dénoncé cette décision, qualifiée d'«illégale», promettant également de présenter un recours devant le tribunal administratif de Marrakech afin de l'annuler. «Les PJDistes sont convaincus que l'éviction de Mohamed Larbi Belkaid de la mairie de Marrakech s'inscrit dans le cadre d'un agenda national élaboré par le PAM, dont l'unique objectif est d'évincer le PJD de la gestion des grandes villes du royaume», rapporte une source ayant assisté au point de presse. Les islamistes ont d'ailleurs promis de mener «une opposition farouche» au PAM. Seulement, huit élus ne suffisent nullement à garantir aux islamistes d'honorer cette promesse. A l'origine de cette affaire, des déclarations de Belkaid à un média local par lesquelles il a critiqué le bilan présenté par le président de l'arrondissement Lamnar, le PAMiste Adnan Ben Abdellah. Il n'en fallait pas moins pour que ce dernier déclenche à l'encontre de Belkaid une procédure de destitution du conseil de la ville, désormais effective depuis le lundi 24 janvier. Le cas de Younès Benslimane Avec l'éviction de Belkaid, le PJD perd son dernier représentant au bureau de la mairie de Marrakech. Auparavant, il y comptait deux membres : Mohamed Larbi Belkaid et Younès Benslimane. Ce dernier est en rupture de ban avec les islamistes, ayant décidé depuis des mois de geler son adhésion à la Lampe. Lui aussi n'a pas participé à la session extraordinaire du lundi. Absence ou boycott ? Il est prématuré de donner une réponse à cette question tant que Benslimane entretient le mystère autour de sa future destination politique. «Il n'écarte aucune option y compris un retour au PJD. Il se dit en période de réflexion», soutient une source à Marrakech. En attendant de rendre publique sa décision, l'homme se voit convoité par le PAM. Une fois l'éviction de Belkaid devenue effective, il s'est vu offrir le poste de ce dernier. Bon joueur, Benslimane a poliment décliné la proposition. La session extraordinaire du conseil de la ville ocre met un terme à une exception dans les relations tumultueuses entre le PAM et le PJD. La parenthèse est ainsi fermée. Ce qui s'est passé à Marrakech pourrait bien se reproduire, dans un avenir proche, à Rabat, Salé ou encore Casablanca. Dans les trois villes, les préparatifs vont bon train pour donner corps à de nouvelles majorités. L'acte de Najib Refouche