Après les élections des maires des six grandes villes du Royaume, les élus locaux sont appelés à choisir les présidents et les membres des bureaux des conseils d'arrondissements. Un processus qui a pris du retard dans plusieurs villes. À Casablanca, Rabat, Fès, Tanger, Marrakech et Salé, la nouvelle charte communale a prévu un système de gestion locale basé sur un conseil de la ville présidé par un maire et des conseils d'arrondissements dirigés par des présidents. L'élection de ces maires d'arrondissements, qui intervient après celle du maire de la ville et des membres du bureau, n'a eu lieu, pour le moment, que dans deux grandes villes à savoir Marrakech et Salé. À Marrakech, les présidents de quatre des cinq arrondissements que compte la ville ont été élus vendredi dernier. Seule la circonscription de Marrakech-Médina a fait l'exception avec le report de la session pour absence du quorum défini par la loi. Dans les autres arrondissements, les élections se sont déroulées en toute normalité et ont donné les résultats suivants : Sidi Youssef Ben Ali : Mnebhi Mohamed (Union Démocratique) ; Nakhil : Abdellah Reffouss (Union Constitutionnelle) ; Guéliz : Abderrahim Belhoura (Parti de l'Istiqlal) ; Marrakech-Ménara : Mahfoud Mohamed (Union Démocratique). Pour le maire de la ville, Omar Jazouli de l'Union Constitutionnelle (UC), ces élections se sont déroulées dans le cadre du respect de la loi et il n'y a plus qu'à attendre les résultats du cinquième arrondissement pour commencer le travail. "Pour défendre les intérêts de la ville, il faut oublier les couleurs politiques", a-t-il dit. Pour le maire de Marrakech, la bataille électorale qui a duré presque un mois est légitime durant toutes les étapes précédant l'élection du maire et des membres du bureau, mais, une fois que le processus électoral est terminé, tous les membres du conseil communal deviennent des serviteurs de la ville et de ses citoyens. "Après les élections, il faut cesser les bagarres politiciennes et essayer de créer un climat d'entente entre les différentes formations composant le conseil de la ville afin de travailler collectivement pour servir la communauté", a-t-il précisé. S'agissant des maires d'arrondissements, Jazouli a annoncé son intention d'instaurer un esprit de travail collectif dans le cadre de la concertation avec les cinq présidents. Dans la ville de Salé, les élections pour le choix des présidents des conseils d'arrondissements ont eu lieu vendredi et n'ont pas réservé de surprise avec : trois maires du Mouvement Populaire, un maire du Parti de la Justice et du Développement (PJD) et un maire du Rassemblement National des Indépendants (RNI). Les résultats sont les suivants : Betana : Taoufik Boultam (MP); Hssaïne : Mohamed Benattia (MP); Laayaida : Omar Sentissi (MP) ; Tabriket : Jamaa El Moaatassim (PJD); Bab Lamrissa : Noureddine Lazrek (RNI). Pour le maire de la ville, Driss Sentissi, cette élection confirme la majorité qui s'est constituée lors des élections du président et des membres du conseil de la ville. S'agissant des perspectives de travail, il a affirmé que son principal objectif était de créer une réconciliation entre tous les adversaires politiques, d'une part, et entre les citoyens et la commune, d'autre part. "Je connais bien les cinq présidents d'arrondissements et je pense que le message passera facilement entre nous", a-t-il déclaré. Pour Sentissi, la nouvelle charte électorale définit avec précision les prérogatives du maire et celles des présidents et d'arrondissements ce qui évite qu'il y ait des situations conflictuelles. "Si, avant, le président de la communauté urbaine n'avait aucun pouvoir sur un président de commune, aujourd'hui, avec la nouvelle loi cette confusion a disparu notamment dans domaine de l'urbanisme qui constitue l'un des volets les plus importants de la gestion locale", a-t-il expliqué. À Casablanca, la date prévue pour ces élections a été fixée au vendredi prochain. Un retard qui est certainement dû aux difficultés et à la polémique qui ont entouré l'élection du maire et des membres du bureau du conseil de la ville. Il y a lieu de préciser que le processus électoral ayant conduit à l'élection de Mohamed Sajid au poste de maire et l'élection des membres du bureau ont eu lieu en deux sessions différentes. Et si, durant la première, le maire fut élu à une majorité absolue de 86 voix contre 45, l'élection de tous les membres du bureau a nécessité un deuxième tour ce qui signifie que la majorité qui a élu Sajid avait du mal à garder l'unanimité lors de l'élection du bureau. C'est cette situation qui aurait conduit à repousser jusqu'au vendredi prochain les sessions d'élection des maires d'arrondissements. Pour Tanger, Fès et Rabat, les élections des présidents et des bureaux d'arrondissements auront lieu dans les prochains jours. En conclusion, force est de constater que la balkanisation de la carte politique issue des résultats des communales se répercute sur toutes les étapes postérieures du processus électoral ce qui retarde la formation des bureaux et crée des situations anachroniques où la logique politique disparaît au profit des tractations politiciennes et finit par donner naissance à des alliances contre nature.