Le Conseil de la ville de Casablanca a tenu toutes ses promesses vendredi dernier, entre l'ensemble des élus de la région et le maire du grand Casablanca, Mohamed Sajid, lors d'une session extraordinaire ouverte au public. Dans un brouhaha impressionnant, les élus ont manifesté leur colère, gelant dans un premier temps les ordres du jour, avant que la cession ne soit reportée à l'après-midi. Le premier ordre du jour a finalement été exposé vers 15h30. Il s'agissait du nouveau plan d'aménagement d'Anfa et de Hay Hassani. Le second qui concernait les inondations de Casablanca, a pour sa part été ajourné pour une prochaine session qui devrait avoir lieu au courant de la semaine. Au lendemain des inondations du 30 novembre, la situation était la suivante : les habitants de Casablanca, envahis par les eaux, s'étaient plaints de la passivité de leurs élus et incriminaient au passage la Lydec pour ne pas avoir respecté ses engagements auprès de la ville. Vendredi 24 décembre, lors de la session extraordinaire organisée par le conseil de la ville, ce sont les élus qui allaient à leur tour se plaindre auprès de la présidence du conseil pour son manque de réactivité au lendemain des inondations. Et pour cause, la veille, lors d'un point de presse organisé par Mohamed Sajid, le maire de la ville, a fait porter la responsabilité des dégâts des inondations du 30 novembre au conseil de la ville, qui, selon lui, est «l'organe qui devrait veiller à contrôler si la Lydec a bien rempli ses engagements, tels énoncés dans le cahier des charges». C'est sur cette principale déclaration de Sajid, néanmoins subtile, que les houleux débats ont commencé en ce vendredi 24 novembre. Désaccord de principe La tenue du conseil était prévue pour 9h du matin. Mais voilà qu'elle n'a débuté que deux heures plus tard, un retard «réglementaire», selon certains. Ce manque de ponctualité a été la cause des premières plaintes des élus de la ville contre la présidence : «Monsieur le président, ce n'est pas normal qu'on vous attende durant deux heures pour débuter cette session», criaient depuis leurs sièges plusieurs élus. Et Sajid de répondre : «J'étais le premier sur les lieux à 8h30, et à l'heure exacte où devait commencer cette session, le quorum n'était toujours pas atteint…». A 9h30, il y avait tout au plus une dizaine d'élus présents dans la salle qui n'a commencé à se remplir qu'une heure plus tard. La ponctualité n'est pas le fort des élus. L'ordre du jour de la session était le suivant : primo, le plan de réaménagement de Hay Hassani et Anfa ; secundo, les inondations de Casablanca du 30 novembre. Un tollé allait suivre l'annonce du programme de la session : les élus désapprouvaient totalement l'ordre du jour présenté par la présidence du conseil. Certains parmi ces derniers prennent en otage le micro de l'aile gauche de la salle, arguant que ces points ne faisaient qu'esquiver les principales difficultés que vivent actuellement les Casablancais suite aux inondations du 30 novembre. Pour d'autres, c'est le second point qui devrait être exposé, le plan de réaménagement d'Anfa et Hay Hassani «n'ayant pas sa place aujourd'hui». Les accusations fusent en direction de la présidence. Sajid, lui, garde son sang-froid et tente de calmer la tension, mais plusieurs conseillers se succèdent pour débattre de la cohérence du programme du jour. A midi, aucune avancée concrète n'est observée. Sur la demande de la majorité des élus, Mohamed Sajid lève la session à 15h, «après la prière du vendredi». Les citoyens casablancais étaient outrés à la vue de ce spectacle offert par les élus de la ville : «Il est hors de question que je revienne perdre mon temps cette après-midi. Je suis scandalisé», fustige un retraité. A l'extérieur de la Wilaya, des dizaines de Casablancais, rassemblés en manifestation, brandissaient des pancartes et scandaient des slogans acusant la Lydec et leurs élus. De retour de la prière, seuls Sajid et quelques conseillers sont présents dans la salle. Ceux qui se plaignaient du manque de ponctualité de leur président ne sont toujours pas arrivés ! A 15h30, le quorum étant (enfin) réuni, la session commence, et le premier ordre du jour est traité par les représentants de l'arrondissement de Hay Hassani. Un grand exposé des principales lignes directrices du nouveau plan d'aménagement de la commune est présenté. A 16h30, l'assistance est au complet. «Pratiquement tous les points que nous avons soulevés par rapport au nouveau plan d'aménagement d'Anfa-Hay Hassani n'ont rencontré aucune objection. Le conseil les a adoptés. Nous allons maintenant aller vers une nouvelle phase : l'analyse objective de tous les points traités et de leur faisabilité sur le terrain. J'espère maintenant que l'agence urbaine va prendre en considération nos arguments, que ce soit ceux des élus, des promoteurs ou ceux des citoyens», explique Najib Amor, président de la commune de Hay Hassani et membre du PJD. Sans surprise, le second ordre du jour qui devait statuer sur les dégâts et responsabilités de chacun, suite aux inondations du 30 novembre, est ajourné pour une nouvelle session. Elle devrait avoir lieu au courant de cette semaine. Affaire à suivre. Sans surprise, le second ordre du jour qui devait statuer sur les dégâts et responsabilités de chacun, suite aux inondations du 30 novembre, a été ajourné pour une nouvelle cession.