Le portefeuille des scandales financiers et des poursuites judiciaires y afférentes ne désemplit pas. Au moment où des procès relatifs à des scandales financiers (projet immobilier Hassan II, affaire CNSS), ayant défrayé la chronique, ne sont pas encore clos, d'autres poursuites judiciaires pourraient être déclenchées à l'encontre de nouveaux responsables cités dans le dernier rapport de la Cour des comptes (CC). Ce rapport relève des irrégularités et des dilapidations de deniers publics dans la gestion de nombreux établissements publics et collectivités locales. Ce n'est apparemment qu'une question de quelques jours. Et ce sera certainement le feuilleton du mois de Ramadan. Des poursuites judiciaires pourraient être ordonnées par le Parquet général à l'encontre des responsables accusés de mauvaise gestion, dilapidation de deniers publics et trafic d'influence dans le dernier rapport de la Cour des comptes (organisme chargé du contrôle de la gestion des organismes publics et de l'emploi des fonds). Sur la liste des accusés, selon des informations concordantes, figurent plus d'une quinzaine de responsables de l'Office national des aéroports (ONDA), dont l'ancien directeur général, Abdelhanin Benallou. La gestion de cet établissement public avait déjà fait l'objet de moult critiques dans les médias. Et d'ailleurs, une société avait déjà porté plainte contre l'ancien directeur général à la suite de manœuvres opérées lors de l'octroi d'un marché sans respect des règles en vigueur. Le dernier rapport de la Cour des comptes relève d'innombrables dysfonctionnements et irrégularités dans la gestion de cet organisme durant la période 2003.2007. Les marchés passés pour la construction du terminal II de l'aéroport de Casablanca et de celle du nouveau terminal passagers seraient entachés d'innombrables irrégularités. Le Centre cinématographique marocain (CCM), des Offices régionaux de mise en valeur agricole (ORMVA), la Marocaine des jeux et des sports, la société nationale de transport et de logistique, le Ministère de l'énergie et des mines et d'autres établissements sont également dans le lot des accusés. Cela revient à dire que le travail accompli par les experts de la Cour des comptes sera bien mené à terme. Et dès que les dossiers seront confiés à la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) et au juge d'instruction auprès de la juridiction compétente, des têtes tomberont et toutes les défaillances ayant émaillé leurs gestions seront dévoilées. Et au passage, leurs successeurs tireront les enseignements nécessaires. La Cour des comptes, rappelle-t-on, a effectué durant l'année 2008 plus de 130 missions de contrôle de gestion des établissements publics et collectivités locales. Ces missions sont opérées chaque année selon un programme annuel préétabli par le comité des programmes. Ce dernier prend ses décisions par le vote de la majorité de ses membres en toute indépendance. La sélection des organismes à contrôler se fait sur la base des rapports des cours régionales des comptes.