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Guinée : Pourquoi un coup d'Etat ?
Publié dans Albayane le 08 - 09 - 2021


Nabil EL BOUSAADI
La Guinée renoue avec ses vieux démons car si, du premier jour de son indépendance, le 2 Octobre 1958, à la semaine dernière, le pays avait connu deux coups d'Etat et plusieurs tentatives avortées, voilà que ce dimanche 5 septembre, un soulèvement militaire conduit par le Colonel Mamady Doumbouya a renversé Alpha Condé, 83 ans, qui restera, bel et bien, pour l'Histoire, le premier président guinéen démocratiquement élu.
Mais qui est donc ce nouvel homme fort de Guinée qui a répondu aux journalistes de France 24 venus l'interroger après le renversement du chef de l'Etat qu'il n'est pas venu «pour blaguer avec le pouvoir » mais pour « apprendre de toutes les erreurs » qui ont été faites ; faisant allusion, par-là, au pouvoir éphémère (2008-2009) du capitaine Dadis Camara, à ses prestations télévisées incongrues que ses compatriotes appelaient « Dadis Show » mais, surtout, au massacre de 157 personnes et au viol de 109 femmes, le 28 Septembre 2009, lors d'un rassemblement de l'opposition qui s'était tenu au stade de Conakry ?
Originaire de Kankan, dans l'est du pays, Mamady Doumbouya, un quadragénaire issu, comme le président déchu, de l'ethnie Malinké, la deuxième du pays est marié à une française et père de trois enfants. Ayant suivi une formation militaire hors de Guinée, l'intéressé a passé cinq années dans les rangs de la « Légion étrangère » avant d'intégrer l'Ecole de guerre en France et de poursuivre son instruction militaire en Israël, au Sénégal puis au Gabon. Inconnu, dans son pays, il n'y fera sa première apparition officielle, que le 2 Octobre 2018, lors des festivités commémorant le 60ème anniversaire de l'indépendance de la Guinée en défilant à la tête d'une toute nouvelle unité, le Groupement des Forces Spéciales. Mais si jusque-là tout allait bien entre le Président Alpha Condé, qui est en même temps, le chef suprême des armées, et Mamady Doumbouya, les choses « se sont gâtées », entre les deux hommes, lorsque ce dernier avait fait part, en mai 2021, de sa volonté d'autonomiser le « Groupement des Forces Spéciales » donc de soustraire cette unité de la tutelle du ministère de la Défense ; un souhait qui ne pouvait, en tout état de cause, que susciter la méfiance du chef de l'Etat et de son entourage.
Il n'était donc plus question de parade, ce dimanche 5 septembre, quand ce même groupement a pris d'assaut le palais présidentiel, défait les bérets rouges de la garde rapprochée du chef de l'Etat et arrêté le président Alpha Condé auquel les guinéens, dans leur ensemble, reprochent d'avoir modifié la Constitution en dépit du refus de l'appel lancé par le Front National de Défense de la Constitution (FNDC) contre toute confiscation du pouvoir.
Pour rappel, en s'étant fait tailler une « constitution sur mesure » après être parvenu à mettre au pas toutes les institutions, y compris les forces armées, le vieux professeur qui n'entendait point abandonner le fauteuil présidentiel, avait fini par s'arroger – de manière constitutionnelle – le droit de briguer ce nouveau mandat auquel il tient tant.
C'est donc en se basant sur le fait que la « nouvelle » constitution permet une «remise des compteurs à zéro » donc qu'elle ne comptabilisera cette nouvelle candidature qu'en tant que premier mandat même s'il dirige le pays depuis 2010, que le vieux président Alpha Condé avait participé à l'élection présidentielle du 18 Octobre dernier. Aussi, en déclarant, le 24 Octobre 2020, que ce dernier a recueilli 59,49% des suffrages exprimés, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) chargée de la gestion des élections de Guinée avait « légitimement » conféré, au président sortant, le droit d'effectuer un nouveau mandat en dépit des multiples recours déposés par l'opposition auprès de la Cour Constitutionnelle.
Voilà pour ce qui est des reproches faits à Alpha Condé par ses concitoyens, donc les « manquements » concernant sa politique intérieure mais y'aurait-il autre chose outre cette simple « cuisine interne »?
Cette question vient naturellement à l'esprit quand on apprend que l'ancien président Nicolas Sarkozy était à Conakry le 6 Août dernier, durant trois heures, après y être arrivé à bord d'un avion privé et qu'il avait déjeuné avec le président Alpha Condé alors que, pendant son mandat, il n'avait jamais mis les pieds en Guinée et qu'entre Février et Mai 2019, il s'y est rendu à trois reprises.
Certains avancent qu'au menu des discussions entre les deux désormais anciens présidents de France et de Guinée, il y avait l'ombre du diamantaire franco-israélien Beny Steinmetz, grand ami de Nicolas Sarkozy, à qui l'ancien président Lansana Conté avait attribué, « pour des miettes », la concession minière de Simandou, un gisement très riche en fer qu'Alpha Condé souhaiterait « récupérer » en dépit des pressions exercées par la France et par Nicolas Sarkozy notamment en ce moment où la Justice Suisse vient de condamner ce diamantaire franco-israélien à 5 années de prison ferme pour « corruption d'agents publics guinéens » sous la présidence de Lansana Conté.
Est-ce à dire que le nouvel homme fort de Guinée aurait été poussé par des mains étrangères alors même que, pour justifier son coup d'Etat, il avait, dès le lendemain, écrit sur son compte Twitter que « le Groupement des Forces Spéciales n'a fait qu'assurer sa mission républicaine de protéger le peuple de Guinée » ?
Trop tôt pour y répondre mais attendons pour voir...


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