L'Aid Al Adha approche à grands pas. L'achat du mouton est désormais la principale préoccupation de la majorité des ménages marocains. Mais tout le monde s'accorde à dire, et à juste titre, que la fête du sacrifice sera plus coûteuse cette année. Pour connaitre les raisons de cette hausse considérée comme vertigineuse comparativement à l'an dernier, la rédaction Al Bayane a contacté Haj Fettah, un éleveur de bétails de la province de Berrechid. D'après lui, les raisons de la hausse du prix du mouton sont multiples. Hausse du prix des aliments pour bétails, transport maritime en baisse pour cause de pandémie, seulement 6 millions de têtes disponibles dans le pays. Les détails. Les préparatifs de la fête favorite des marocains, prévue entre le 19 et le 21 juillet, se font ressentir de plus en plus. Les souks sont abondement achalandés de tous ce dont un foyer a besoin pour célébrer l'Aid Al Adha dans les meilleures conditions. Charbon, couteaux, épices, tagine de charbon, les étales sont richement fournies, au grand bonheur des passants. L'effervescence qui accompagne chaque année l'approche de l'Aid Al-Adha s'est largement imposée dans les différentes régions du Royaume. Celles connues pour être des hauts-lieux de l'élevage des races les plus prisées reçoivent quotidiennement la visite de clients potentiels ou de curieux. Jusque-là rien d'alarmant. Sauf que cette année, les prix du bétail ne sont pas aussi attrayants que l'an dernier. Haj Fettah, un éleveur de la province de Berrechid a affirmé à la rédaction, que «si les prix sont à la hausse cette année, comparé à l'an dernier, c'est principalement à cause de la disponibilité de têtes». Et d'ajouter «si l'année dernière, la Maroc disposait de 7,5 millions de têtes à l'approche de l'Aid Al Adha, la situation est tout autre, puisque nous comptons moins de 6 millions de têtes alors que nous sommes à moins de deux semaines de la célébration. Cette nouvelle ne réjouit en rien les citoyens puisque cette insuffisance va se répercuter sur le portefeuille des chefs de famille». Haj Fettah nous explique que toutes les races de moutons présentes au Maroc sont touchées par cette hausse. «En tant qu'éleveur de Sardi, race qui a le plus de succès auprès des Marocains, les prix ont été revus à la hausse pour de multiples raisons. Si l'offre est apparemment abondante, elle reste largement inférieure à celle du précédent Aid». Selon l'éleveur, les troupeaux proposés à la vente sont au moins de 30% moins importants que ceux de l'année dernière. Et c'est ce qui expliquerait l'augmentation des prix. De plus les moutons de très bonne qualité sont extrêmement rares dans les souks «C'est aussi le cas pour le Bergi. Puisque l'offre n'est pas abondante, les prix flambent», a-t-il assuré. La hausse des prix est également justifiée par d'autres facteurs annoncés par l'éleveur. «L'envolée des prix des aliments pour le bétail, qui a été particulièrement forte ces derniers mois et a renchéri, naturellement, leurs coûts de revient. Cette répercussion se fait sentir au niveau des prix de vente proposés dans les souks», annonce-t-il. La Covid-19 a aussi joué un rôle dans cette hausse puisque le fret maritime qui achemine l'alimentation du bétail, se fait de plus en plus rare. «De plus, cela se justifie aussi par le fait que le Maroc a connu deux années de sécheresse (2019 et 2020), ce qui a raréfié l'alimentation naturelle des cheptels».