Hausse des prix de vente de 10% par rapport à 2011 Si l'offre du cheptel destiné au sacrifice de l'Aid est largement suffisante et en bonne qualité sanitaire, les prix de vente, eux, affichent une envolée assez importante. On parle déjà d'une hausse de 10% par rapport à l'année dernière. Les prix varient entre 38 et 50 dirhams le kilo, selon la race et la région. A J-3, l'engouement pour l'achat du mouton de l'Aid El Kékbir n'a pas encore atteint son pic. D'habitude beaucoup de familles attendent les deux derniers jours pour se procurer le mouton. L'idée est de profiter des meilleurs prix de vente. Elles estiment que le fellah serait dans l'obligation de se débarrasser de son cheptel, même à des prix très compétitifs avant le jour de l'Aid. Ce qui n'est pas toujours certain, indique un éleveur, qui précise que c'est le contraire qui peut se produire et que les prix augmentent davantage au dernier moment. D'ailleurs, c'est ce constat de prix en nette hausse du mouton et autre cheptel destiné au sacrifice que font beaucoup de personnes actuellement. Les éleveurs le confirment bien. Selon Moha Ingodan, de l'association AL AMAL des éleveurs, l'envolée des prix de vente s'explique en grande partie par la multiplication par deux, voire plus, des coûts des aliments du bétail. Il estime à plus de 30% le surcoût des frais de l'alimentation (maïs, botte de paille, fourrage aliment composé Sicalim...). Globalement une tête de mouton réservée pour l'Aid aura coûté plus de 1000 dirhams (frais d'alimentation) depuis le mois de Ramadan dernier à ce jour, contre 500 dirhams une année auparavant. Certes, le retard des pluies justifie ce surenchérissement des tarifs, mais le manque de soutien de la part de l'Etat l'a amplifié davantage. Les subventions, notamment de l'orge, sont non seulement faibles mais insuffisantes. Notre interlocuteur indique que l'Etat accorde un quintal d'orge pour un éleveur qui a 80 ou 100 têtes de moutons. Pour rappel, le prix du kilo de l'orge coûte 3,5 dirhams et celui subventionné revient à entre 2 et 2,5 dirhams. Sur les lieux de vente (souk, ferme, magasins loués spécialement pour écouler le cheptel destiné à l'Aid), les prix oscillent actuellement entre 38 et 50 dirhams le kilo selon la race. Le Sardi arrive en tête de liste avec parfois plus de 50 dirhams le kilo. La race Timehdit, très connue dans la région de Meknes-Tafilalet, se vend à partir de 47 dirhams le kilo et peut franchir la barre des 50 dirhams le kilo contre 39 à 42 dirhams le kilo l'année écoulée. Les autres races sont moins chères, leurs prix varient entre 43 et 44 dirhams le kilo. Même avec ces niveaux de prix, l'éleveur n'arrive pas à couvrir ses charges et parfois il boucle l'opération non seulement avec une rentabilité au point mort mais avec des pertes assez lourdes pour le fellah. La grande part du gâteau est empochée par le chennak, ou l'intermédiaire, qui réalise une marge de bénéficiaire non négligeable.