Le tourisme est un secteur multidimensionnel englobant de nombreuses activités parallèles. Depuis le début de la pandémie, ce secteur majeur de l'économie de notre pays agonise. Les agences de voyages ne sont aucunement épargnées, puisque cette activité traverse une crise sans précédent. Pour s'enquérir de l'état du secteur, l'équipe d'Al Bayane a contacté agent de voyage, membre de l'association régionale des agences de voyages (ARAVTTA). Said Mejdoubi fait part des nombreuses difficultés que traverse le secteur, et cela avant même la mise en place de l'état d'urgence sanitaire. Les détails. Le secteur du tourisme, l'un des mastodontes de l'économie nationale est en souffrance, à l'image des agences de voyages à l'arrêt depuis près d'un an. Mais d'après les professionnels du secteur, l'activité a commencé à fondre comme neige en décembre 2019, à savoir dès l'apparition de la Covid-19 en Chine. A cet effet, l'équipe d'Al Bayane est allée à la rencontre de Said Mejdoubi, membre de l'association régionale des agences de voyages de Tanger. Ce militant associatif a assuré que depuis le 20 mars 2020, les agences de voyages n'ont enregistré aucune entrée d'argent. «Nous avons commencé à ressentir une baisse de l'activité bien avant l'état d'urgence sanitaire. Dès le mois de décembre et janvier, des annulations ont commencé à être enregistrées, notamment depuis la Chine, premier pays à avoir été touché par le nouveau coronavirus», déclare-t-il. «Par la suite, notre domaine d'activité a sombré comme un château de carte. Nous avons commencé à recevoir des annulations des quatre coins du monde et principalement de France», se désole-t-il. Face à cet arrêt complet de l'activité, les professionnels du secteur traversent une crise sans précédent. D'après le militant associatif, aucun effort n'a été fait pour amortir le choc. «Les propriétaires et gérants d'agences de voyages n'ont bénéficié d'aucun avantage. D'ailleurs, nous exhortons les banques de nous octroyer un report des crédits, le fait que nous ne pouvons pas payer nos échéances est un secret de polichinelle», a-t-il assuré. Said Mejdoubi a avisé que les professionnels du secteur son dos au mur, «crédit de consommation ou immobilier, nous somme dans l'incapacité de payer nos créanciers. La raison est pourtant toute simple, cela fait plus d'un an que nous n'avons enregistré aucune rentrée d'argent». Et d'ajouter «Au lieu de nous proposer des solutions pour assainir notre situation financière, voilà que nous somme sous le joug de majorations sur tous nos impayés, à ce rythme-là, c'est la mort du boulot». Mise à part les difficultés financières intenables, l'activité connait un autre problème majeur qui menace la pérennité des agences de voyages. «Depuis la fin du confinement obligatoire, l'informel s'est incrusté dans notre domaine. De nombreuse personnes organisent des excursions partout dans le pays à des prix imbattables. Cette concurrence est inadmissible puisque déloyale. Ne payant aucune charge ni redevance, ils font une marge malgré les bas prix. Si ces individus continuent l'activité de manière archaïque, nous serons obligés de fermer», atteste-t-il. Le militant associatif met le doigt sur les agences de voyages en ligne qui d'après lui, «tuent littéralement l'activité». Said Mejdoubi invite les responsables à imposer le protectionnisme. «Bookin par exemple est interdite en Turquie. Ces sites en ligne représentent la ruine pour les professionnels du secteur mais aussi pour le pays, puisque ce site ne paie aucune redevance à l'Etat, ni taxes, ni impôts», affirme-t-il. Quant au soutien de la province, ou de la région, autant attendre le déluge. «À tanger, comme dans le reste du Maroc, personne ne se soucie de nos difficultés. À 14 Km d'ici, en Espagne, le junta de Andalucia encourage le tourisme local, en participant à l'économie légale et régionale. Les agences de voyages offrent 25% de réduction aux clients pour les encourager, par la suite cette différence est payée par la région. C'est cela soutenir le tourisme de son pays et donc son rayonnement», conclut-il.