A l'instar de l'ensemble des acteurs de l'industrie touristique, les agences de voyages marocaines ont payé un très lourd tribut au coronavirus. En 2020, la trésorerie des 1 450 agences de voyages a été étouffée à petit feu par la pandémie. Qu'il s'agisse d'agences spécialisées dans le tourisme à l'export ou réceptif, de tourisme de niche, MICE ou Hajj & Omra, l'ensemble de la profession est pratiquement toujours en stand-by. L'industrie du voyage est probablement le secteur qui a été le plus asphyxié par la crise du coronavirus : ce constat a été partagé par tous les interlocuteurs joints par Barlamane.com/fr. D'après ces professionnels, les services déjà fournis avant le décrètement du confinement de mars ont été réduits comme une peau de chagrin par des milliers d'annulations. Dans ce cadre, le président des agences de voyages de Casablanca-Settat et l'ex-président de la Fédération nationale des associations régionales des agences de voyages du Maroc, Khalid Benazzouz, explique que « le lockdown et le maintien de certains pays des restrictions aux voyages à l'étranger ont lourdement affecté les opérateurs touristiques ». Il y a eu une réduction drastique des demandes en 2020, qui entraînera sûrement une baisse de plus de 80% du chiffre d'affaires des voyagistes sur l'ensemble de l'année, nous indiquent plusieurs agents de voyages. « Le secteur traverse aujourd'hui avec la crise un nouveau défi de taille. La situation est aujourd'hui dramatique. Certaines agences qui n'avaient pas de problèmes de trésorerie en ayant des réserves, sont aujourd'hui endettées et les fermetures de petites agences passent inaperçues« , précise-t-on. Les agences de voyages s'inquiètent désormais de la perte de tous les emplois générés par le secteur et affirment « qu'un soutien supplémentaire de la part du gouvernement est indispensable, sinon de nombreuses TME ne survivront pas ». Face à l'imprévisible épidémie, les agents de voyages annoncent n'avoir aucune visibilité positive sur l'avenir : leurs prévisions convergent toutes « vers un avenir économique morose pour les prochains mois ». Ils font ainsi savoir que « l'activité n'est pas prête à reprendre de sitôt et qu'il est certain que 2020 sera une année déficitaire pour l'ensemble des opérateurs du secteur du tourisme ». Et le secteur risquerait d'être gravement paralysé par l'éventualité d'une multiplication des sinistres. L'Etat est encore appelé à la rescousse !