Les pluies ont vraiment tardé mais les agriculteurs ne peuvent que se réjouir des précipitations qu'a connues le pays durant la journée de mercredi. Un bémol, elles vont se poursuivre jusqu'à la fin de la semaine. L'information est confirmée par Mohamed Belouchi, responsable de communication de la Direction de la Météorologie Nationale. Elles pourraient se prolonger jusqu'à mardi prochain. Et si les effets de la sécheresse sont là, palpables sur le terrain et perceptibles au niveau des agriculteurs, l'arrivée des pluies, même tardives, ne peuvent que réjouir. Côté professionnel, l'espoir est réel. Ce changement de climat ne peut être que bénéfique et « nous éloigne du scénario catastrophique des années 80 », a indiqué Ahmed Ouayache, président de la Comader dans une déclaration à Al Bayane. Et de souligner que cette pluviométrie va aider à alléger, d'une manière générale, la pression sur l'économie marocaine. D'abord, elle va au moins diminuer les dégâts et mettre un terme à toutes sortes de spéculations en matière de vente des aliments de bétails, dont souvent les petits agriculteurs en subissent les conséquences, a-t-il insisté. Selon notre interlocuteur, ces précipitions auront également un impact positif sur l'agriculture des céréales précoces. En fait, si les conditions climatiques actuelles continuent à se maintenir, les dégâts ne seront pas si graves, étant donné qu'il y aurait une perte variant entre 20 et 25% dans les espaces consacrées à cette agriculture. Notons, par ailleurs, que selon les chiffres avancés par le ministère de l'agriculture et de la pêche maritime, le taux de remplissage des barrages à usage agricole à atteint 67% à la date du 2 avril 2012 contre 79% à la même date de l'année précédente. Selon le ministère de tutelle, cette contreperformance s'explique par « la faiblesse des précipitations lors de la saison d'hiver qui vient de s'achever ». Cela veut dire, qu'il ne faut pas tabler cette année sur une récolte assez bonne, en comparaison avec l'année précédente. Le président du Comader indique que dans le meilleur des cas, la récolte ne dépasserait point 40 millions de quintaux. Un chiffre qui demeure largement en dessous du 80 millions de quintaux réalisées lors de la campagne agricole précédente. D'où la question de la gestion des importations des céréales. Ainsi, « il faut se doter d'une démarche assez claire voire professionnel pour traiter cette problématique », a mis en garde Ouayache. Selon lui, une telle démarche devrait, en premier lieu, « gérer les dissemblances entre tous les acteurs, surtout que la phase consacrée à l'import devra être allongé jusqu'à mai 2013, vu les contraintes de cette saison, surtout que les estimations initiales indiquent que le royaume sera dans l'obligation d'importer entre 120 et 130 millions de quintaux de céréales : tendre, blé dur, et orge ». Outre la France premier exportateur des blés au Maroc, les Etats unis envisagent d'augmenter leurs exportations, actuellement de 9%, à partir de cette année.