Le Bureau politique du Parti du progrès et du socialisme (PPS) a organisé, lundi soir à Rabat, une cérémonie d'hommage à la mémoire de ses militants Simon Levy et Mohamed Farhat, décédés respectivement le 2 décembre 2011 et le 14 décembre 2011, et ce avec la participation d'une pléiade de journalistes, de militants des droits de l'homme, de chercheurs et de nombreuses personnalités. Plusieurs personnalités politiques, notamment des dirigeants de l'USFP et du Parti de l'Istiqlal, ont pris part à ce double hommage, à côté de nombreux militants du PPS et de la société civile et des amis des défunts. A l'ouverture de cette rencontre, le président du Conseil de la présidence du PPS, Moulay Ismail Alaoui, a souligné la profonde signification de cette initiative, qui vise à honorer la mémoire de ces deux grands hommes que sont feus Simon Levy et Mohamed Farhat, grands militants pour «la liberté et l'indépendance du Maroc et le bonheur du peuple». Il ne faut pas les oublier car ils ont montré la voie à suivre par les générations futures, diront dans leurs témoignages nombre de participants. Plusieurs compagnons de lutte, de camarades et de journalistes ayant connu les deux militants ont en effet souligné les grandes qualités humaines des deux hommes, leur militantisme désintéressé pour l'indépendance du pays, le parachèvement de son intégrité territoriale et l'avènement d'une société libre, prospère, démocratique et plurielle. Pour nombre d'intervenants, Simon Levy est le modèle même du militant pour un «Maroc pluriel», un militant communiste, qui a toujours su défendre ses idéaux avec arguments à l'appui. Pour son épouse, citée par une participante l'ayant connue, «Simon est un homme de cœur, mais qui a un caractère difficile, qui manifeste au grand jour son humeur, mais qui se calme après et oublie». Quant à Mohamed Farhat, de son nom de plume Abou Mounia, référence à sa fille unique qu'il adorait tant, diront les journalistes qui l'avaient côtoyé au journal «Al Bayane», il représente un chroniqueur assidu qui dédiait ses écrits aux souffrances des déshérités et de la classe laborieuse dans une langue très raffinée et poétique qui rappelle «la Peste», "les Injustes" ou encore «l'Etranger» d'Albert Camus, qu'il a eu l'heur de connaître lors de son «recrutement» au début des années cinquante du siècle dernier au journal «Alger Républicain», en particulier dans ses chroniques «Le quotidien cet enfer» et «A chaque jour suffit sa peine », publiées à Al Bayane dans les années de plomb. Comme Simon Levy, l'homme luttait aussi pour un Maroc de la diversité où tous les Marocains peuvent se retrouver, abstraction faite de leurs origine, religion, langue, formation, idées. Un hommage appuyé lui a été rendu à cette occasion par des représentants de l'Amazighité pour avoir été le premier au Maroc à avoir initié avec la complicité d'autres camarades dont Simon Levy d'ailleurs la publication par le journal Al Bayane d'une page dédiée à l'amazighité. A cette occasion, le haut commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l'armée de libération, Mustapha Ktiri a fait savoir que des biographies détaillées des deux militants sont publiées dans l'Encyclopédie du mouvement national de la résistance et de l'armée de libération (tome 12). Né à Fès en 1934, Simon Levy est décédé le 2 décembre 2011 à Rabat. Il a été inhumé au cimetière juif de Casablanca. Quant à Mohamed Farhat, il est né à Essaouira le 21 juillet 1921, est décédé à Rabat le 11 novembre 2011 et repose au cimetière de Laâlou, à quelques mètres de la fameuse ancienne prison où il avait purgé deux années de prison en compagnie de son compagnon de lutte, feu Ali Yata.