Dans le cadre de la 18ème édition de SIEL et sur une initiative CCME-CNDH-CC-ICPS, un hommage a été rendu, jeudi après-midi, à Simon Lévy, dans leur stand commun. Autour de la journaliste Hind Tâarji, qui animait l'hommage, avaient pris place Ismaïl Alaoui, président du Conseil de la présidence du PPS, Zhour Rehihil, conservatrice du Musée du judaïsme marocain, Mohamed Amine Cohen, chercheur dans le patrimoine juif marocain, et Jean Lévy, fils du regretté défunt. L'hommage a débuté par la projection d'un extrait d'un film documentaire sur les grandes interventions de Simon Levy sur la question juive, dont l'auteur a été fortement applaudi par l'assistance. Ismaïl Alaoui, premier intervenant, a surtout mis en relief l'apport politique de Simon Lévy, jeune étudiant, fondateur de l'Union nationale des étudiants du Maroc, dirigeant du PCM, du PLS et du PPS, avant de revenir sur sa contribution originale à la préservation du patrimoine juif marocain. La première rencontre entre les deux hommes «remonte à 46 ans, en juillet 1966 lors de la tenue, dans des conditions difficiles, du 3ème Congrès du Parti communiste marocain». Parmi les souvenirs évoqués est l'écho laissé par «les explications données par Simon Levy aux jeunes de l'époque, en liaison avec l'élection de certains d'entre eux au Comité central». «Ce qui avait attiré mon esprit est, surtout, son dynamisme permanent, son intelligence perçante et sa sollicitude à l'égard des jeunes camarades». Relatant les principales étapes dans la vie du défunt, Ismaïl Alaoui a retracé son abnégation et son dévouement militant, auxquels il avait tracé un cadre duquel il ne s'était pas départi». Le dirigeant du PPS a parlé également de la vie professionnelle du disparu, rappelant les tortures subies à la suite des événements du 23 mars 1965. A côté d'autres interdits et arbitraires qui ne l'ont jamais fait plier, «même au prix de préjudices patents de ses intérêts personnels». Selon Ismaïl Alaoui, le général Oufkir voulait faire de Simon Lévy et d'autres militants engagés «des boucs émissaires»… Mais «la vie de Simon, tel que nous l'avions connu, n'était pas faite que de «refus». Elle était «pleine d'actions positives». Ismaïl Alaoui rappellera le combat de Simon Levy pour la sauvegarde du patrimoine culturel juif et l'intérêt qu'il donnait au «parlé arabe des juifs» et à l'amazighité. Il a d'ailleurs lancé un appel urgent et «ferme» au ministre de la Culture Amine Sbihi, présent à cet hommage, de donner suite au gigantesque travail accompli par le défunt afin de poursuivre cette œuvre patriotique ; Jean Levy, fils du défunt, a consacré son intervention au dernier projet de son père, auquel il était associé. En plus de la continuité du travail et de la démarche entamée par Simon, la synagogue de Fès (Slat al fassyine), démantelée en 1979, devenue «une salle de boxe» mais que Simon a sauvée sans «être là pour voir l'événement». Après un rappel historique de la présence juive au Maroc, Jean Levy a plaidé pour la poursuite de cette action et d'autres qui devront consolider l'identité marocaine et son patrimoine pluriel. Pour sa part, Mohamed Amine Cohen, en «admirateur de l'action de Simon Levy», a fait une lecture des écrits du défunt sur le patrimoine juif et la question linguistique. La conservatrice du Musée du judaïsme marocain, Zhor Rehihil, ex-étudiante de Simon Levy avec lequel elle a travaillé pendant 15 ans, a annoncé la création du «Collectif Simon Lévy pour la recherche et la préservation du patrimoine juif marocain», constitué d'amis du défunt, de certains de ses ex-étudiants, afin de mettre au profit des générations futures, les éléments de sa pensée, ses philosophies et ses expériences aussi politiques, au sein de la gauche nationale, que civiles et culturelles. Ses écrits et œuvres seront compilés, tant en ce qui concerne la question du Sahara ou les composantes identitaires nationales, amazighe et hébraïque.