On reviendra, encore une fois, sur la situation du secteur du tourisme qui prévaut dans l'un de ses points de mire de prédilection, en l'occurrence, la destination d'Agadir. Tout d'abord, on a l'habitude de la baptiser " station balnéaire", il semble bien qu'il n'en soit plus le cas, puisque, force est de constater que nombre de paramètres afférents sont en passe de faire cruellement défaut. En effet, depuis déjà un bon moment, le produit soleil/mer vivote dans la précarité, faute d'imagination et de gouvernance. Pendant des ans, on a plutôt tendance à faire luire les facettes, à travers des propos et des actes creux sans réel effet sur le fonctionnement d'une industrie touristique en perpétuelle mutation. On tenait le même discours dissonant, suranné et anachronique, durant les dernières années, sans s'attaquer, dans la concorde et la mutualité, aux véritables entraves de la relance. On continuera à verser dans le saugrenu et faire fuir les compétences professionnelles aguerries qui préfèrent claquer la porte au lieu de prêcher dans le vide. On se contentera du satisfecit béat, en se leurrant de pulvériser les arrivées et les nuitées, alors que la réalité de la décadence est bien autre. Faut-il applaudir tels des nigauds un marché qui passe de 10% à 300%, tout en sachant que le nombre de ses clients n'était que de l'ordre de quelques dizaines et se décuple en quelques centaines ? On affichera également un large sourire candide pour une desserte aérienne charter (Raynair) qui met sur le paquet à peine quelques passagers, sans garanties de pérennité. On se targuera de hisser la capacité litière, par l'émergence de nouvelles unités hôtelières (Tikida palace, Paradise, Oméga, Sofitel Spa...), mais on omettra, en revanche qu'on en avait perdu une bonne dizaine (Salam, Transatlantique, Valtur, Kasbah...). Pis encore, plus de la moitié du volume capacitaire se trouve dans un état délabré, sans que les opérateurs ne puissent procéder à la rénovation. Les organismes bancaires s'abstiennent d'accorder des crédits pour un secteur en banqueroute. Les propriétaires, pour la plupart, ne parviennent plus à joindre les deux bouts, encore moins passer un coup de badigeon sur les façades de leurs locaux ternis par l'usure. Face à cette piteuse conjoncture, les agences de voyage se déciment également et s'en vont chercher ailleurs. Les restaurateurs et les bazaristes chassent les mouches, depuis que les touristes se font de plus en plus rares. L'animation touristique, inventive et attrayante, demeure l'oiseau rare d'une destination essoufflée. La première ligne dont les dunes pittoresques gémissent encore sous les coups de massue meurtriers, gisent tels des pachydermes en voie de disparition. La seconde et la troisième sur les épaules desquelles l'ère d'or avait gravé les premiers jalons du rayonnement touristique dans la capitale du Souss, broient du pain noir. Aujourd'hui, les trois lignes s'estompent sur toute la ligne. De quel tourisme parle-t-on, alors? Celui qu'on appelle «interne » avait été, de tout temps, rayé de tout agenda, car on avait toujours misé sur le tourisme de standing qui, à présent, bat de l'aile, puisque lié, sans limite, à la conjoncture étrangère. Au-delà des chiffres qui sont souvent trompeurs, quelque chose ne va pas. Tenir un langage clair sans détour ni fard autour d'une table à laquelle prennent part tous les professionnels, toutes catégories confondues, sans exclusive, s'avère, à notre à notre sens, impérative pour enfin parler...vrai et trouver...près.