La problématique du tourisme ne cesse de tourmenter aussi bien les professionnels que les institutionnels, en ces temps des vaches maigres. De toute évidence, le déficit en termes de capacités litières demeure la préoccupation majeure de toutes ces constituantes. On aura déploré la fermeture de plusieurs unités hôtelières qui occupent des lieux de choix en plein site balnéaire, tels Salam, Transatlantique, Valtur… Dans le même sillage, il sera navré également de constater qu'une bonne partie de projets hôteliers tarde à voir le jour, du fait de retardement des travaux, des années durant sans qu'on ne fasse usage aux procédures légales réservées à ce genre de défaillances. On ajoutera, bien sûr, à ces déficiences le fait que plus de la moitié des hôtels se trouve dans un état piteux et nécessite une rénovation urgente pour prétendre rivaliser avec leurs homologues dans les pays compétiteurs, en matière de qualité d'accueil et de service. Devant toutes ces entraves qui handicapent l'essor capacitaire, la destination stagne voire régresse à ce stade, en dépit de la réalisation d'autres structures hôtelières, notamment les résidences dont regorge aujourd'hui, le quartier de haut standing appelé Founty. Le produit Agadir qui a toujours attiré des visiteurs, en quête de paix, de clémence climatique et de splendeur balnéaire, est en passe de subir des décadences au niveau justement de l'attractivité de plus en plus assombrie par une déficience en termes de gouvernance. On retiendra, dans ce sens, que plusieurs marchés émetteurs ont boudé la destination, à cause, il est vrai, des conjonctures mondiales et des turpitudes internes, mais, en grande partie, par la débâcle prestataire, particulièrement l'exiguïté d'offre litière de qualité. A cet effet, les tours opérateurs de renommée exigent toujours un éventail élargi et diversifié des produits tant balnéaire, culturel qu'écologique… On ne peut donc vendre une destination en insuffisance flagrante à ce niveau. On reprochera alors aux décideurs de verser dans l'inexactitude et l'improvisation à l'égard d'une cité balnéaire considérée comme la première du royaume. Le cas de la station balnéaire de Taghazout dont la réalisation est continuellement à l'état caduc est révélateur. On comprendra mal comment les responsables centraux ont été aussi candides, durant plus d'une décennie, pour avoir toléré une si grosse duperie. D'autre part, on n'assimilera pas non plus le fait que des hôtels de gros calibres continuent à sombrer dans le laxisme total, pendant des années, alors que l'industrie touristique est en perpétuelle ascension, à tous les niveaux. Le salon international de Berlin (ITB) qui ouvre cette semaine ses portes afin d'exhiber les performances les plus prisées servira, sans doute, encore une fois de leçon pour les délégations marocaines dont celle d'Agadir, en vue de mettre les bouchées doubles à propos du produit marocain en chute libre.