Toutes les composantes du secteur du tourisme se sont donné rendez-vous, samedi dernier à Agadir, au palais des congrès des Dunes d'or, pour prendre part aux secondes journées professionnelles du secteur. On constatera tout de même, non sans étonnement, l'absence du ministre, empêché par des obligations ailleurs, mais sans les divers responsables centraux du département. Le délégué du tourisme, par contre faisait partie de cet imposant rassemblement, agrémenté par des experts en la matière, aussi bien nationaux qu'étrangers. Initiées par l'Office national Marocain du Tourisme (ONMT), en partenariat avec la Fédération Nationale du Tourisme (FNT) et le Conseil Régional du Tourisme (CRT) d'Agadir Souss-Massa-Drâa, ces rencontres d'envergure se sont surtout illustrées, comme l'indique son mot d'ordre, par une large concertation autour des différents axes de l'industrie touristique. « Nous ne sommes pas venus pour faire des discours, car elle est bien révolue l'époque de la rhétorique creuse. Les professionnels éprouvent lassitude depuis que leurs doléances ne sont pas toujours assouvies, depuis des lustres », tonnait devant l‘assistance Azzedine Skalli, président de la commission promotion de la FNT. Pour sa part, Hamid Addou, directeur de l'ONMT, s'exaltait des rapports de plus en plus performants entre les opérateurs institutionnels et les acteurs du privé, dans un domaine en continuelle mutation, à travers le monde. De son côté, Abderrahim Oummani, président du CRT d'Agadir, insistait dans son speech sur la concertation qui, en effet, permet d'étendre les idées et les alternatives à grande échelle, tout en se focalisant sur les créneaux étude planifiée, options thématisée, suivi permanent, en ce qui concerne les Workshop, en complémentarité avec les foires et les salons. Il s'avère donc opportun de tenir ces dialogues de fond dans l'une des destinations les plus prisées du royaume, Agadir, en tant que première station balnéaire, au côté de Tanger, sans pour autant perdre de vue l'importance du tourisme culturel, avec Marrakech, Fès…En effet, l'ambiance touristique dans la première station balnéaire du royaume est plutôt préoccupante, depuis un bon bout de temps. (Suite de la page 1) On déplorera les mouvements protestataires qui accablent nombre d'unités hôtelières, notamment le Valtur, le Club Méditerranée…. Les ouvriers fort asphyxiés par le Patronat et ses acolytes administratifs accentuent leurs manifestations en procédant à l'arrêt de travail et brandissant leurs droits légitimes. On s'indignera encore plus devant l'état chaotique dans se trouvent encore de grands hôtels qui, des années durant, gisent tels des pachydermes éventrés, en plein centre de la ville, comme Salam, Transatlantique…D'autres tardent à voir le jour sans que la procédure de transaction légale ne soit entamée pour permettre à des repreneurs potentiels d'activer la mise en œuvre, comme ce fut le cas du complexe Royal Atlas dont la finalisation a été récupérée et redéfinie par la Royal Air Maroc pour en faire un réel joyau. Devant tous ces dysfonctionnements, outre l'état délabré dont se débat plus de la moitié de la capacité litière censée être rénovée depuis longtemps, le secteur de l'hôtellerie n'est nullement au beau point. Le climat de tension qui y règne risque de frictionner encore davantage les rapports entre les intervenants dans la plupart des hôtels. Il est bien vrai que la crise qui secoue le domaine aussi bien interne qu'externe ne fait que s'aggraver. Cependant, il n'est pas question que les frais de ces retombées négatives de la conjoncture générale soient payés par les ouvriers en portant atteinte à leur gagne-pain et à leurs droits les plus rudimentaires. On ne peut donc prétendre contribuer à l'essor touristique si l'on persiste à se dérober face à ses responsabilités incontournables envers la classe travailleuse dans les divers compartiments de la structure hôtelière. Il va alors falloir combler ces attentes pour décrisper les relations et faire régner une atmosphère de paix et de communion. Ceci étant, pour revenir à ce colloque qui, certes, drainé, un parterre d'intervenants du secteur, on notera le traitement professionnel des débats, articulés autour des axes précis dont les communications interpellaient l'audience, à travers des implications directes et subtiles. D'autre part, on remarquera, non sans satisfaction, la présence des responsables du secteur dans nombre de pays du monde, dont l'apport est judicieux, en dépit des contraintes matérielles et humaines. Un marché comme l'Allemagne, avec plus de 75 millions touristes par an et dont le produit national n'attire que quelques modiques milliers, est doté d'une seule délégation en Rhénanie, à Düsseldorf, alors que la Tunisie à titre d'exemple, en possède pas moins de quatre, répartie dans les meilleures régions germaniques. Enfin, ce séminaire qui a tenu toutes ses promesses, est ponctué par des recommandations auxquelles nous reviendrons ultérieurement.