La récente rencontre des opérateurs du secteur touristique de la capitale du Souss, lors du conseil d'administration du CRT d'Agadir, Souss Massa Drâa, aura dévoilé des prémices révélatrices. D'abord, on aura constaté des absences de marque, parmi les ténors du domaine, notamment Lahcen Achengli, Said Skalli, Guy Marrache, Belhacen Ouakrim, Salaheddine Benhoummane, Khalid Sami, Ahmed Ouenchar, Brahim Ouakhir... On a beau argumenter les raisons de ces désistements, le fait est criard et se passe de tout commentaire. Le malaise est total, à l'image des retraits de nombre de grosses boîtes des agences de voyage qui ont préféré mettre la clef sous le paillasson. La problématique du tourisme ne cesse de tourmenter aussi bien les professionnels que les institutionnels, en ces temps des vaches maigres. De toute évidence, le déficit en termes de capacités litières demeure la préoccupation majeure de toutes ces constituantes. On aura déploré la fermeture de plusieurs unités hôtelières qui occupent des lieux de choix en plein site balnéaire, tels Salam, Transatlantique, Valtur...Dans le même sillage, il faut signaler qu'une bonne partie de projets hôteliers tarde à voir le jour, du fait de la lenteur des travaux, sans qu'on ne fasse usage des procédures légales réservées à ce genre de défaillances. On ajoutera, bien sûr, à ces déficiences le fait que plus de la moitié des hôtels (environs 14.000 lits) se trouve dans un état piteux et nécessite une rénovation urgente pour prétendre rivaliser avec leurs homologues dans les pays concurrents, en matière de qualité d'accueil et de services. Devant toutes ces entraves qui handicapent l'essor capacitaire, la destination stagne voire régresse à ce stade, en dépit de la réalisation d'autres structures hôtelières, notamment les résidences dont regorge aujourd'hui, le quartier de haut standing appelé Founty, baptisé communément SONABA, ainsi que quelques nouveaux hôtels, en particulier Sofitel Spa et Tikida Palace. Le produit Agadir, qui a toujours attiré des visiteurs, en quête de paix divertissante, de clémence climatique et de splendeur balnéaire, est en passe de subir des décadences au niveau justement de l'attractivité de plus en plus assombrie par une déficience en termes de gouvernance, d'imagination et de symbiose. On retiendra, dans ce sens, que plusieurs marchés émetteurs ont boudé la destination, à cause, il est vrai, des conjonctures mondiales et des soubassements internes, mais, en grande partie, à cause de la débâcle prestataire, particulièrement l'exiguïté de l'offre litière de qualité. A cet effet, les tours opérateurs de renommée exigent toujours un éventail élargi et diversifié des produits tant balnéaire, culturel qu'écologique...On ne peut donc vendre une destination en insuffisance flagrante à ce niveau. On reprochera alors aux décideurs de verser dans l'inexactitude et l'improvisation à l'égard d'une cité balnéaire considérée comme la première du royaume. C'est le cas de la station balnéaire de Taghazout, dont la réalisation est continuellement à l'état embryonnaire. On comprendra mal comment les responsables centraux ont été aussi candides, durant plus d'une décennie, pour avoir toléré une si grosse duperie. D'autre part, on n'assimilera pas non plus le fait que des hôtels de gros calibres continuent à sombrer dans le laxisme total, pendant des années, alors que l'industrie touristique est en perpétuelle ascension, à tous les niveaux.